Marie Parent est la nouvelle présidente provinciale du Cercle de Fermières du Québec. Cette résidente de Saint-Pacôme, déjà très impliquée au sein de sa communauté, a de grandes ambitions pour ce mouvement qui fête ses 107 ans cette année : l’ancrer davantage dans le 21e siècle, sans renier ses racines.
La tâche n’est pas mince, mais Marie Parent a deux ans devant elle pour lancer une petite révolution. La nouvelle présidente du Cercle de fermières du Québec, élue au terme du Congrès provincial tenu du 8 au 10 juillet derniers, souhaite améliorer les communications du mouvement afin de mieux connaître les réalisations et les implications des Fermières, mais aussi inciter les membres à apprivoiser davantage les nouvelles technologies. « Ça ne sera pas facile », avoue la nouvelle présidente, consciente que l’accès à internet haute vitesse, entre autres, varie d’un endroit à l’autre.
« On a des membres intéressées à utiliser davantage les médias sociaux ou les ordinateurs, mais parfois, c’est les outils, les occasions ou les ressources qui manquent pour qu’elles puissent réellement se lancer. Cet aspect-là nous amène aussi à prendre conscience des différentes réalités entre les Cercles de fermières des grands centres urbains et ceux des petites municipalités », reconnaît-elle.
Une de ces différences réside dans l’apport possible des femmes issues des différentes communautés culturelles, davantage présentes dans les milieux urbains. Marie Parent estime que les Cercles de Fermières du Québec ont tout intérêt à s’ouvrir à cette diversité. Elle cite en exemple les femmes égyptiennes, détentrices d’un savoir-faire millénaire en tissage. « On tisse depuis 4000 ans en Égypte ! Imaginez toute la richesse du partage qui pourrait se faire entre nos membres en intégrant davantage ces femmes-là », poursuit-elle.
En santé
Avec 26 000 membres répartis partout au Québec et au Nouveau-Brunswick, les Cercles de Fermières se comptent au nombre de 584 et sont divisés en 20 fédérations provinciales. Celle de la région, la Fédération 5 Les Appalaches dont Marie Parent était présidente jusqu’à tout récemment, rassemble 35 cercles des MRC de Montmagny, L’Islet, Kamouraska, Témiscouata et deux du Nouveau-Brunswick.
Selon la présidente provinciale, le nombre de membres se maintient dans l’ensemble des Cercles du Québec, malgré les deux dernières années pandémiques qui ont forcé volontairement ou non l’isolement des aînés. La mission du mouvement qui travaille à l’amélioration des conditions de vie des femmes et de la famille et à la transmission du patrimoine artisanal — tissage, tricot, broderie, crochet, courtepointe — trouve aussi écho de plus en plus chez une nouvelle génération de femmes retraitées éloignées de ce type de savoir-faire.
« Nos jeunes membres, qui ont entre 50 et 60 ans, elles n’ont pas eu accès, pour la plupart, à cette transmission-là de leur mère, qui elles ont souvent eu accès à l’enseignement ménager comme il s’en donnait il y a encore une soixantaine d’années au Québec. Cette nouvelle génération de femmes qui deviennent membres est issue de ces bouleversements de société qu’on a connus depuis 50 ans et les Cercles de Fermières deviennent en quelque sorte une référence. Ça démontre encore notre pertinence après 107 ans d’existence », raconte Marie Parent.
Dame impliquée
Bien connue à Saint-Pacôme où elle s’est impliquée de différentes façons au sein de sa communauté, Marie Parent a piloté différents dossiers liés à la politique MADA (Municipalité amie des aînés) qui ont mené, notamment, à la rénovation et l’amélioration des installations communautaires du centre municipal et l’implantation d’une salle d’exercices.
Ses autres implications concernent, entre autres, le Club des 50 ans et plus de la municipalité, le Comité de développement et, bien sûr, le Cercle de Fermières local. Infatigable, Marie Parent reconnaît qu’elle devra prendre du recul face à quelques-unes de ces implications afin de bien se réaliser dans son nouveau rôle de présidente provinciale des Cercles de Fermières du Québec et éviter d’éventuels conflits d’intérêts. « L’implication, ça ne fait pas mal, ça nous enrichit », conclut-elle, d’un ton convaincu.