Oubliez les pogos ou même les clubs sandwichs. Poutines et hamburgers ? Ils sont bien au menu à la sauce traditionnelle, mais aussi réinventée. Bienvenue à la Fine cantine Chez Mag de Sainte-Anne-de-la-Pocatière où le bon vieux casse-croûte québécois a adopté une touche gastronomique !
Un coup de cœur. C’est ce qui a motivé Louise Paradis et Steve St-Pierre à acheter la cantine voisine de leur résidence de l’Île d’Orléans en 2018. Quatre ans plus tard, alors que leurs enfants ont repris les rênes du casse-croûte et qu’eux pensaient plutôt se la couler douce dans leur nouvelle demeure de Saint-Jean-Port-Joli, ils en ont pincé pour cette halte routière de Sainte-Anne-de-la-Pocatière où la cantine était en voie d’être vendue. Un autre coup de cœur et les voilà désormais propriétaires de l’endroit.
« Si l’on s’était arrêté aux commentaires négatifs que les gens nous ont dits après avoir acheté, on n’aurait jamais ouvert. Louise et moi on est deux passionnés. Lorsqu’on se lance dans quelque chose, ça fonctionne toujours parce qu’on y croit, il n’y a pas d’autres secrets que ça ! »
Steve St-Pierre a 38 ans d’expérience en cuisine. Lorsque Louise et lui ont ouvert le premier Mag il y a quatre ans, le couple l’a joué « all in » comme au poker. Les deux avaient laissé leurs emplois respectifs avec pour objectif de repousser les limites du casse-croûte traditionnel. La recette a tellement bien fonctionné qu’ils ont décidé de reproduire la formule à la frontière de Kamouraska-L’Islet, une autre région bien réputée pour son terroir et ses produits gourmands. Ouverte depuis maintenant trois mois, la Fine cantine Chez Mag a déjà réussi son pari.
« C’est au-delà de nos espérances. Les gens adorent et ils nous disent. On est d’autant plus surpris que c’est majoritairement des “locaux” qui viennent manger, car on remarque bien les visages qui reviennent. Ça nous change de l’Île où c’était surtout les touristes qui s’arrêtaient », poursuit Louise.
Menu évolutif
Le succès de Chez Mag est à la fois simple et audacieux. Steve est parti du menu d’une cantine traditionnelle et l’a amélioré en le rendant plus « gastronomique ». Poutine au homard sauce à la bisque, burgers gourmands avec fondue parmesan ou même hot-dogs garnis de smoked-meat et salade de chou, rien ne semble arrêter l’imagination du chef. À cela s’ajoute un menu mensuel à l’ardoise qui permet de découvrir un nouveau burger ou une nouvelle poutine, tout aussi originaux que les autres incontournables du menu régulier.
« Il va toujours y avoir des gens qui nous trouvent chers, mais si on compare notre lobster roll avec les guédilles au homard de Gaspésie, je vous garantis qu’on est beaucoup plus accessible. Chez Mag on a fait le choix de se garder une marge de profit moindre sur des produits d’exception pour que le maximum de gens puisse les déguster. C’est aussi ce qui nous permet de faire affaire avec autant de producteurs locaux sans que les gens aient l’impression de repartir avec une facture exorbitante », indique Steve St-Pierre.
Ce prix vient aussi avec le choix d’une cuisine faite entièrement sur place de A à Z, jamais préparée plus d’une journée et demie à l’avance afin d’offrir un maximum de fraîcheur aux clients. Les journées commencent donc tôt, à 6 h, et se terminent tard, à 21 h, et tous les dimanches les réfrigérateurs sont vides, ce qui permet de recommencer de zéro la semaine précédente. Le sourire du couple doit certainement bien masquer cette fatigue qui anime n’importe qui évoluant en restauration à un moment ou à un autre, mais pas question de faire le sacrifice de la qualité pour autant. « S’occuper de nos gens, les dorloter, c’est notre mantra et ça ne changera pas », conclut Louise.