Critique : Une deuxième édition à la hauteur pour le Cirque de la Pointe-Sèche

Photo : Mireille Lessard

Après une première édition en 2019 qui a surpris par sa qualité et son originalité, la barre était haute pour le second tour du Cirque de la Pointe-Sèche à Saint-Germain.

La première édition à l’été 2019 avait suscité tout un engouement; du cirque dans les falaises du Kamouraska, avec des spectateurs dans des conteneurs à bateau installés près du fleuve Saint-Laurent. La proposition invitait à la curiosité. Avec sa première création Narval, la troupe réunit par l’idéateur Élyme Gilbert avait fait parler d’elle partout au Québec et au-delà.

La pause a déçu, mais était nécessaire. Le risque était grand avec la pandémie, autant à l’été 2020 que l’été 2021. Le retour en 2022 était donc plus qu’attendu. « Comment vont-ils se renouveler après l’effet “wow”? Comment combler de si hautes attentes? » La question était sur toutes les lèvres à l’aube de la première jeudi dernier.

L’équipe créatrice du cirque a trouvé le moyen d’amener le spectateur ailleurs et de le surprendre avec son tout nouveau spectacle Charcoal, qui met en vedette des mineurs-acrobates, plus d’une dizaine au total.

Le recours aux sauts périlleux sur un gonflable géant, l’ajout d’un trampoline à même la falaise et l’utilisation de chaînes au lieu des traditionnels tissus repoussent les limites de l’originalité.

La configuration du site et le choix artistique amènent le spectateur sur le bout de sa chaise, particulièrement lors des sauts dans le vide à partir de la falaise.

Un numéro de jonglerie particulièrement bien chorégraphié surprend. Le cirque revient aussi avec des classiques essentiels; la haute voltige dans les falaises – mais cette fois dans un numéro à quatre – et la musique jouée en direct, qui amène une dimension supplémentaire.

Outre quelques petites erreurs sans doute attribuables au soir de première et au début du rodage, la troupe qui joue aussi le théâtre et la comédie atteint la cible en amenant le spectateur ailleurs, pour 75 minutes bien investies.

Maintenant, la région doit s’approprier cette création unique et hautement professionnelle. Si la Gaspésie a son rocher, Granby son zoo et le Lac-Saint-Jean son trou de la fée, le Bas-Saint-Laurent doit vendre son cirque, au bénéfice de l’ensemble du KRTB. Le Kamouraska a déjà son « nom d’appel », elle a maintenant son attrait majeur.