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Course au PLQ : Charles Milliard de passage en Côte-du-Sud

Charles Milliard. Photo : José Soucy

En visite en Côte-du-Sud dans le cadre de sa campagne à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ), le candidat Charles Milliard a pris une heure de son temps pour rencontrer Le Placoteux, afin d’expliquer sa vision du Québec. L’aspirant chef, qui dit s’inspirer de Robert Bourassa, n’a d’ailleurs pas caché son émotion de revenir sur des terres qu’il considère comme les siennes, puisqu’il a passé une partie de son enfance dans l’est de la circonscription.

« Bien que je sois né à Lévis, mon père est de Saint-Gabriel et ma mère de Saint-Pacôme, de sorte que j’ai passé beaucoup de temps dans la région lorsque j’étais jeune. C’est mon grand-père qui tenait le magasin général à Saint-Gabriel, tout près de l’église. Même que mon organisatrice en chef Marie-Pier Richard vient de Rivière-Ouelle, puisque c’est la fille de Roger Richard », raconte-t-il souriant.

Si le parcours de Charles Milliard l’a mené loin de ces paysages — de pharmacien à ex-PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec — c’est aussi son ancrage régional qui, dit-il, nourrit aujourd’hui son engagement politique. L’homme de 45 ans souhaite en effet incarner un nouveau souffle pour le Parti libéral du Québec qu’il estime être en perte de vitesse, particulièrement hors des grands centres.

« On ne peut pas dire que je suis opportuniste. Ce n’est pas le parti le plus facile en ce moment, mais justement, je pense qu’il y a une opportunité incroyable. Le PLQ existe depuis la Confédération, c’est un grand parti, mais qui doit se renouveler. Moi, ça fait neuf mois que je suis sur le terrain, et je suis d’ailleurs le premier à m’être présenté. J’y crois profondément ! »

Des appuis de poids en région

Deux figures politiques bien connues du coin ont décidé de l’appuyer dans sa démarche. Il s’agit des ex-députés Jean D’Amour et Norbert Morin. « Ils ne m’ont pas appuyé par amitié. Ce sont davantage des gens avec qui je partage des convictions profondes sur le développement régional, la relance économique, et le rôle du Québec dans la fédération canadienne », ajoute le principal intéressé, fier d’avoir l’appui de deux poids lourds du parti.

Étant le plus jeune des candidats dans la course, Charles Milliard ne cache pas vouloir repositionner le parti un peu plus à droite sur l’échiquier économique, avec une gestion plus rigoureuse des finances publiques. Il souhaite également moins de bureaucratie, et un soutien accru aux PME. Sa plateforme, dit-il, vise à séduire les entrepreneurs, mais aussi à freiner l’érosion de l’électorat libéral vers d’autres partis politiques.

À cet effet, Charles Milliard propose de baisser graduellement le taux d’imposition des PME de 11,5 à 10 % pour augmenter leur rentabilité et soutenir leur expansion. Il entend également mettre en place des incitatifs fiscaux pour favoriser le repreneuriat, alors que 30 % des entrepreneurs québécois prendront leur retraite d’ici 2030. Il n’envisage toutefois pas de baisse d’impôt pour les particuliers à court terme.

« Si on manque cette sortie-là, on ne regagnera pas la confiance des Québécois. On a perdu en 2018, on a été punis en 2022. Avouons-le, on en a mangé une maudite ! Il faut donc absolument présenter quelque chose de différent, mais qui respecte nos valeurs libérales. Et quand on regarde ces valeurs, elles sont super à la mode puisqu’on parle de l’identification au Québec, de l’appartenance au Canada, de finances publiques saines, du respect de la démocratie et des libertés individuelles, et de la justice sociale. Ce sont visiblement des valeurs fortes et modernes. »

Pas d’enquête publique sur la crise covidienne 

Même si M. Milliard croit fortement aux libertés individuelles, il ne souhaite cependant pas la tenue d’une enquête publique sur la gestion de la crise covidienne au Québec.

« Comme pharmacien, je ne peux pas dire que la vaccination n’était pas importante, puisque j’évalue que c’était essentiel pour sortir de la crise. Mais, aujourd’hui, on se demande si certains citoyens ne se sont pas sentis ostracisés. Est-ce qu’on a été trop loin ? Il était temps que ça finisse, car il ne faut jamais oublier qu’on vit dans une société de droit. Mais non, je ne dirais pas que nos droits ont été bafoués. Je pense qu’on a fait dans l’urgence de la situation », explique le candidat à la direction.

Il admet en contrepartie que la Commission d’enquête sur le fiasco de SAAQCliq, qui a coûté 1,2 milliard de dollars aux contribuables pour l’obtention d’un résultat douteux, a sa raison d’être. « La CAQ a toujours dit que le PQ et les libéraux n’ont jamais été capables de bien gérer les services numériques, mais regardez la catastrophe qu’on a en ce moment. Il y a des gens qui sont responsables de ça. »

Un fédéralisme d’adhésion

S’il se positionne fermement comme fédéraliste, M. Milliard refuse néanmoins le statu quo. Il plaide davantage pour une refondation du discours fédéraliste autour d’un projet positif pour le Québec, et non simplement basé sur la peur de l’indépendance. « Le Québec est une nation, et cette nation mérite un respect accru de ses compétences au sein du Canada. »

Sur le terrain identitaire, il prône une approche plus nuancée, soit la régionalisation de l’immigration, une meilleure francisation, et une défense accrue du français. Il s’engage aussi à revaloriser le patrimoine religieux, citant notamment la cathédrale de Rimouski comme un symbole en péril. « Les églises, ce sont les cœurs de nos villages ! » Quant à la laïcité, il affirme l’attachement du Québec à un État laïc, tout en reconnaissant les blessures laissées par la domination religieuse passée, sans toutefois sombrer dans la caricature.

Charles Milliard souhaite donc retrouver un « rêve collectif » pour le Québec. « La prospérité ne vient pas toute seule. Il faut des projets, des investissements, des rues principales vivantes, et des parcs industriels pleins. Je veux que le PLQ redevienne le moteur de ça », conclut-il.