Contrairement aux champignons que l’on croise dans la forêt, la truffe ne pousse pas à la surface, mais bien sous la terre. Pour trouver les truffes, que ce soit en milieu naturel ou dans une plantation, on requiert l’aide d’un chien ou d’un cochon entraîné. La truffe est en symbiose avec son hôte végétal, autrement dit, le mycélium du champignon et les racines de l’arbre sont liés et font des échanges bénéfiques pour les deux partenaires. Ainsi, pour faire la culture de truffe, on induit la symbiose entre le champignon et le plant d’arbres choisi, fabriquant ainsi des « plants truffiers » qui seront ensuite implantés dans un sol préalablement préparé pour établir la truffière.
Toutefois, ce ne sont pas toutes les truffes qui sont reconnues pour la finesse de leur goût. En effet, plusieurs sont inintéressantes et seulement quelques-unes des 200 espèces de truffes connues sont cultivées. Mentionnons que la recherche a permis d’en apprendre davantage dans les dernières années sur l’écologie des truffes québécoises, notamment grâce aux travaux de la chercheuse en entrepreneure Véronique Cloutier. D’ailleurs, plusieurs espèces encore méconnues ont été découvertes dans les dernières années, ce qui laisse présager un potentiel distinctif pour la trufficulture québécoise.
La culture de la truffe
Cultivée depuis 1810 avec succès, la truffe est un champignon à fort potentiel économique et gastronomique. La trufficulture existe dans plusieurs pays tels qu’en France, en Espagne, en Italie, aux États-Unis, en Chine, en Croatie, en Suède et même maintenant au Canada et au Québec. On voit d’ailleurs les initiatives se multiplier un peu partout dans la province depuis 2009. Au Bas-Saint-Laurent, au moins deux producteurs ont implanté une truffière à l’été 2020, la ferme Benoît Morneau à Kamouraska et La Jardinière au Témiscouata. Ces initiatives visent à produire la truffe des Appalaches sur le noisetier américain.
Mais, cette culture ne s’improvise pas, il est important d’être bien accompagné et surtout patient, car les premières truffes seront récoltées six à 12 ans seulement après l’implantation de la truffière, et ce, si les conditions sont favorables. Parmi les truffes pouvant être cultivées chez nous avec succès, mentionnons la truffe de Bourgogne (Tuber uncinatum) ou la Bianchetto (Tuber borchii). La truffe des Appalaches (Tuber canaliculatum) est l’espèce indigène qui a le plus gagné en renommée dans les dernières années, compte tenu de son potentiel gastronomique et la beauté du champignon. Pour de l’accompagnement, vous pouvez contacter les deux chefs de file de la trufficulture au Québec soit ArborInnov et Truffes Québec inc.
En terminant, soulignons que, bien qu’elle soit encore jeune, il est de bon augure de voir se développer une industrie de la truffe québécoise qui, nous l’espérons, sera distinctive, lucrative et génératrice de fortes retombées pour les entreprises et les régions du Québec.
Collaboration spéciale : Pascale G. Malenfant
Références et informations complémentaires :
1 : « Combien coûte une truffe ? » publié par Au nom de la truffe : https://aunomdelatruffe.com/2019/03/13/combien-coute-une-truffe/
2 : « Pourquoi pas la truffe en Mauricie » publié par Truffe Québec et ses partenaires : https://truffesquebec.com/static/downloads/truffes-quebec.pdf
3 : « La truffe pour les nuls » publié par la Mycoboutique : https://www.mycoboutique.com/_files/documents/pdf/40_fr_truffes_171208fr.pdf
4 : Fortin, J. A., Plenchette, C., & Piché, Y. (2008). Les mycorhizes : La nouvelle révolution verte (pp. 131-p). Editions Quae.
5 : « Truffe (champignon) », publié par Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Truffe_ (champignon)