Décès d’un travailler forestier : Défectuosité et planification déficiente pour expliquer l’accident

La CNESST a rendu publiques ses conclusions à la suite d’une enquête réalisée après le décès du travailleur forestier et camionneur Chouinard à Saint-Adalbert dans L’Islet.

Le sexagénaire est malheureusement décédé, le 8 février 2021, écrasé par les roues de son camion dans un sentier forestier.

Son camion s’était mis en mouvement et avait dévalé une pente en raison de la défectuosité d’une valve pneumatique du système de freinage. M. Chouinard était sorti dehors pour en reprendre le contrôle, mais s’était retrouvé sous les roues. Son décès avait été constaté sur place.

En effectuant certaines vérifications, un mécanicien a constaté qu’une valve d’un réservoir d’air secondaire du système de freinage n’était pas étanche. Ainsi, lorsque le conducteur appliquait les freins de stationnement, ils prenaient 15 à 20 secondes de délai à réagir.

« Pendant le délai de 15 à 20 secondes, le conducteur est descendu de son camion en croyant que les freins de stationnement étaient correctement appliqués », résume-t-on dans le rapport.

Une couche de neige recouvrait aussi la surface du chemin forestier ce jour-là. On note aussi que la planification et la coordination des différents travaux forestiers étaient déficientes.

« Dans les faits, nous constatons que le déneigement des chemins n’avait pas été fait (NDLR : L’accident est survenu vers 4 h le matin) et que le chargement se faisait dans une pente, ce qui peut mettre en danger la sécurité des travailleurs. De plus, l’absence de technologie pour l’échange de données fait en sorte que le camionneur doit se déplacer à proximité de deux machines forestières pour récupérer l’autorisation. Une meilleure planification et une meilleure coordination des différents travaux auraient permis d’éviter les circonstances qui ont entraîné cet accident », conclut-on.

Après l’accident, la CNESST avait arrêté le chantier de chargement des grumes (tronc encore couvert d’écorce). On avait alors exigé au responsable du chantier l’élaboration d’une procédure de travail sécuritaire pour les travaux en pente. Le tout avait repris le 23 février. La procédure prévoit désormais que le camionneur demeure à l’intérieur de sa cabine pendant le chargement. Il doit aussi déplacer son camion à un endroit plat et s’assurer d’appliquer les freins de stationnement avant de descendre de son camion.

La CNESST transmettra les conclusions de son enquête au Comité paritaire de prévention du secteur forestier, à l’Association du camionnage du Québec, à l’Association des routiers professionnels du Québec et au Regroupement des entrepreneurs et camionneurs indépendants du Québec afin que leurs membres en soient informés. Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études Transport par camion afin de sensibiliser les futurs travailleurs.