Des spécialistes ont découvert une nouvelle frayère d’éperlan arc-en-ciel à Saint-Jean-Port-Joli. Cette découverte prend tout son sens, sachant qu’il y a à peine sept ou huit frayères pour cette espèce au Québec.
L’éperlan arc-en-ciel est un poisson argenté au corps allongé qui vit dans le fleuve Saint-Laurent et qui remonte certains cours d’eau au printemps pour se reproduire.
Cette espèce a connu une baisse importante de sa population au cours des dernières décennies en raison de la dégradation de sa principale frayère, la rivière Boyer dans la région de Bellechasse, et de la pêche commerciale et sportive.
Le Bureau d’écologie appliquée, une coopérative de consultants en écologie, a récemment découvert que la rivière Trois-Saumons, située à Saint-Jean-Port-Joli dans la MRC de L’Islet, était utilisée pour la fraie par cette espèce en situation précaire.
« Les inventaires ont été faits récemment et ce qui a été trouvé, c’est que la zone est beaucoup plus grande que ce qu’on pensait au départ. C’est une bonne nouvelle », a dit Marylène Ricard, biologiste au Bureau d’écologie appliquée.
Les scientifiques vont donc analyser cette frayère, en faisant l’inventaire des œufs, la caractérisation de la frayère et le suivi des niveaux d’eau. Dans ce dernier cas, l’impact est particulièrement important suivant la récente découverte. En effet, une bonne portion des œufs étaient à découvert et morts.
« Ces temps-ci, on fait un suivi des niveaux d’eau pour voir justement comment vont nos débits et nos niveaux et se demander si on a ce qu’il faut pour permettre la reproduction au printemps », ajoute Mme Ricard.
Le projet vise donc également à documenter les impacts potentiels sur la reproduction de l’éperlan des trois barrages situés en amont de la frayère.
D’autres actions seront mises en place, dont aviser les MRC pour qu’elles incluent cette découverte dans leurs schémas d’aménagement. En connaissant la position de la frayère, des travaux pourraient entre autres être interdits lors des mauvaises périodes.