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Défendre le savoir

Plus d’une centaine de délégués de cégeps québécois étaient réunis à l’Auberge de la Pointe de Rivière-du-Loup. Photo : Courtoisie

Plus d’une centaine de délégués de cégeps québécois se sont réunis à l’Auberge de la Pointe de Rivière-du-Loup à l’occasion du XXIVe congrès de la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ). L’événement, placé sous le thème Redonner du cœur au savoir, a permis aux membres de réfléchir aux défis qui secouent l’enseignement supérieur dans un monde où la désinformation gagne du terrain.

« Si l’événement déstabilisant de 2024 a été l’arrivée de ChatGPT, celui de 2025, c’est bien l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche. Or, dans les deux cas, on ne peut que constater une transformation plutôt inquiétante du rapport au savoir », affirme le président de la FEC-CSQ, Youri Blanchet, en ouverture du congrès.

Celui qui enseigne aussi les arts visuels au cégep de Rivière-du-Loup a rappelé que les institutions d’enseignement supérieur jouent un rôle essentiel dans la préservation des fondements démocratiques. « J’aurais préféré passer la dernière année à travailler avec le ministère de l’Enseignement supérieur dans ce sens, plutôt que de dépenser tant d’énergie à dénoncer les compressions imposées par le gouvernement de la CAQ à nos cégeps », a-t-il ajouté.

Pendant trois jours, les participants ont assisté à une série de conférences et d’ateliers, en plus de se pencher sur les grandes orientations syndicales à venir. L’événement triennal a favorisé des échanges sur les enjeux actuels du réseau collégial, et a permis de renforcer la vie démocratique au sein de la Fédération.

Le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, était également présent. Il a soutenu les revendications de la FEC-CSQ, soulignant l’importance d’unir les forces syndicales pour défendre une éducation publique de qualité et accessible.

Le choix de tenir le congrès à Rivière-du-Loup n’était pas anodin : il s’agissait d’un clin d’œil au fort ancrage de la FEC-CSQ dans plusieurs régions du Québec, dont le Bas-Saint-Laurent, et à son attachement aux réalités de terrain. Fondée en 1968, la Fédération regroupe aujourd’hui seize syndicats représentant près de 3000 enseignants.

Malgré un contexte politique jugé défavorable, les représentants syndicaux sont repartis du congrès avec la volonté affirmée de continuer à défendre l’autonomie des cégeps et la qualité de l’enseignement collégial. Le mot d’ordre lancé au terme de l’événement était clair : redonner du cœur au savoir, c’est aussi redonner de la force à la société.