Défi têtes rasées : Quand toute une famille se mobilise

Nancy Lavoie, Charles-Étienne Soucy et Yvon Soucy. Photo : Maxime Paradis.

La famille Soucy-Lavoie n’a pas hésité longtemps avant d’accepter de relever le Défi têtes rasées Leucan Kamouraska-L’Islet 2021. Les deux parents, Nancy Lavoie et Yvon Soucy, ainsi que leur fratrie de cinq enfants, ont choisi de se mobiliser à l’initiative de leur avant-dernier, Charles-Étienne, en rémission d’une leucémie aiguë lymphoblastique.

Cette mobilisation prend l’allure d’une coprésidence d’honneur dans le cas d’Yvon Soucy, préfet de la MRC de Kamouraska, aux côtés de Valérie Rancourt-Grenier, copropriétaire et directrice des ressources humaines et marketing de LG Cloutier à L’Islet. Son fils Charles-Étienne assume de son côté le rôle de porte-parole régional de la campagne 2021.

Le 12 juin, Nancy, Yvon et trois de leurs fils passeront sous le rasoir et leur fille Anne-Marie réalisera le défi couette. Charles-Étienne se fera aussi raser, mais il avoue avoir demandé une dérogation spéciale pour son bal des finissants. « Je vais le faire deux semaines après », promet-il, lui qui vient à peine de retrouver sa belle chevelure après des mois de chimiothérapie.

À titre d’élu, Yvon Soucy avoue avoir été souvent sollicité pour endosser des causes comme président d’honneur. L’implication de cette année pour Leucan prend toutefois une signification particulière. Son fils Charles-Étienne a été la bougie d’allumage lorsqu’il a manifesté le désir de s’impliquer pour la cause.

Depuis deux ans, le jeune homme de 17 ans fait face à une leucémie aiguë lymphoblastique, dont les derniers traitements doivent prendre fin incessamment. Comme parents, Yvon Soucy et sa conjointe Nancy Lavoie sont passés par toute la gamme d’émotions.

« C’est la pire chose qu’on peut apprendre avoir un enfant malade. Jusqu’à il y a deux ans, à part des otites, on n’avait jamais côtoyé la maladie avec nos cinq enfants », raconte la mère.

Charles-Étienne était d’ailleurs en excellente santé quelques semaines à peine avant que le diagnostic ne tombe. « Il jouait au hockey, il était en forme », se rappelle son père. Sans la perspicacité de la Dre Isabelle Pelletier qui demeurait convaincue que quelque chose clochait malgré des résultats d’examen qui démontraient le contraire, Yvon Soucy se demande même si le cancer de Charles-Étienne ne serait pas passé sous le radar encore quelques jours.

« Une fois qu’on a appris la nouvelle, tout a déboulé tellement vite. Son état s’est détérioré en quelques jours à peine. Deux jours après qu’il ait été transféré au CHUL, il ne marchait plus », déclare Nancy Lavoie.

D’autres complications se sont ensuite succédé : séjour aux soins intensifs, dialyse. Malgré tout, Nancy et Yvon, mais surtout Charles-Étienne, n’ont jamais perdu espoir.

« Je n’ai aucun souvenir de quand je suis sorti de la biopsie et des soins intensifs. Mais quand on m’a dit à l’Unité Charles-Bruneau (CHUL de Québec) que j’avais un cancer qui se guérit bien, je me suis senti toute de suite en confiance et je suis toujours resté positif », raconte Charles-Étienne.

Sa mère et son père se disent d’ailleurs très fiers de la grande résilience de leur fils. « Charles-Étienne a vu des enfants aussi malades que lui à l’hôpital, mais plus jeunes, qui pleuraient. Ils n’arrêtaient pas de se répéter qu’il était chanceux d’être assez vieux pour comprendre ce qui lui arrivait », souligne Nancy.

Une grande famille

L’esprit de famille, qui régnait tant au CHUL de Québec que chez eux à Mont-Carmel, a su mettre un baume sur l’épreuve qu’ont traversée les Lavoie-Soucy. Les parents de Nancy se sont occupés des autres enfants. Une des sœurs d’Yvon a pris en charge la bouffe pour toute la famille, l’autre, infirmière, s’est occupée de la Résidence Pierrette Ouellet, propriété du couple. Les frères et sœurs de Charles-Étienne, particulièrement Anne-Marie, prenaient la relève des parents à son chevet les fins de semaine.

À l’hôpital, ils vantent les mérites du personnel médical qui a su bien les accompagner et les mettre en confiance dans les circonstances. Nancy Lavoie les qualifie de « deuxième famille ». « Ceux qui disent qu’on n’a pas un bon système de santé au Québec… » laisse en suspens Yvon Soucy. « C’est qu’ils n’ont jamais été malades », complète Nancy Lavoie.

Charles-Étienne n’a aussi que de bons mots, entre autres pour Leucan qui lui a permis de sentir que l’hôpital était son deuxième chez lui grâce à la panoplie de services qui lui ont été offerts. « J’ai même pu aller voir jouer les Canadiens dans une loge à Montréal, avant le confinement », se souvient le jeune hockeyeur, qui a aujourd’hui réussi à mobiliser toute sa famille pour la cause.

« On est chanceux d’avoir vécu ça en famille. Ça resserre les liens », mentionne Nancy. «  Et on va boucler la boucle en famille », conclut Yvon.