Des aides-profs attendues dans nos écoles

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Au moins deux écoles de la région ont demandé à faire partie du projet-pilote visant à intégrer des aides-enseignants dans les classes. Ces personnes sont, par exemple, des éducatrices en service de garde scolaire.

Cette proposition du gouvernement est issue d’une consultation auprès des enseignantes qui ont ciblé des dizaines de tâches, surtout au préscolaire, qui pourraient être faites par des aides-enseignants. Pendant ce temps, l’enseignante pourrait se concentrer sur sa tâche pédagogique.

Selon Natacha Blanchet, présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage, ce projet se travaille depuis quelque temps. « Les enseignants voient cela d’un bon œil, car il y a beaucoup de tâches, par exemple au préscolaire : le nettoyage des jouets, la décoration de classe, plastification, photocopies ; une multitude de tâches qui font en sorte qu’elles ont moins de temps pour se préparer ou corriger », a souligné Natacha Blanchet.

On parle aussi de soins aux enfants si un élève est malade ou blessé.

L’idée serait gagnante pour les deux domaines, estime-t-on. La tâche serait allégée pour les enseignantes et le métier serait plus attractif pour les éducatrices en service de garde scolaire. En effet, celles-ci font souvent des horaires coupés matin, midi et soir, ce qui peut être un frein à la profession. « En étant aide à la classe, ça donne des tâches plus intéressantes et peut-être que pour le problème d’attraction pour ce métier-là, ça va aider », a aussi dit Mme Blanchet.

Du côté du syndicat du personnel de soutien, « on est loin d’être contre ». 60 % des membres font moins de 26 heures par semaine. « Des heures de plus, on en veut. C’est juste que ça manque de précisions », dit Annie Charland, présidente du secteur scolaire pour le personnel de soutien CSN. Elle se questionne par exemple au sujet d’une éducatrice spécialisée qui fait déjà quelques heures en classe. Pourrait-on allonger son horaire ? « Il manque quelques réponses à nos questions ».

Deux écoles de Kamouraska–Rivière-du-Loup ont demandé à être une école pilote.

Détails

Le gouvernement du Québec investira des millions d’ici les quatre prochaines années dans cette stratégie dont l’une des actions est un projet-pilote d’aides à la classe au primaire. Des ressources d’aides à la classe seront déployées dans 100 écoles primaires québécoises dès la rentrée 2022, soit deux par établissement, ce qui correspond à deux personnes ou plus par école.

Ce projet-pilote sera à la fois l’occasion de valoriser la mission première du personnel enseignant, soit d’enseigner, de mettre à profit les compétences et l’expertise d’autres ressources au sein de l’équipe-école et de favoriser la collaboration entre les membres du personnel. Les aides à la classe pourront soutenir l’enseignant en effectuant des tâches non pédagogiques. Cette action, qui représente un investissement de 21,3 M$, sera suivie par une équipe de recherche qui documentera l’intégration d’une aide à la classe au primaire et en identifiera les facteurs de succès.