Le président de la Commission scolaire de Côte-du-Sud et les élus scolaires joignent leurs voix à celles de leurs collègues pour s’opposer au projet de loi 40, qui vise l’abolition des commissions scolaires.
Le président Alain Grenier trouverait catastrophique que le projet de loi soit adopté tel quel. Selon lui, il y a d’autres priorités présentement, comme la pénurie de main-d’œuvre et le manque d’espace. Il croit qu’il aurait d’abord fallu essayer de voter pour les élus scolaires en même temps que les élus municipaux, à tout le moins, avant d’en arriver avec cette immense refonte.
Il estime qu’il ne s’agit pas de décentralisation, mais plutôt de centralisation et que le ministre de l’Éducation s’octroie plus de pouvoirs qu’autre chose : exiger des regroupements de ressources et de services ou un pouvoir de réglementer, donne-t-il en exemple.
« Il souhaite se débarrasser d’un palier démocratique qu’il juge dérangeant, un caillou dans son soulier », écrit le président Alain Grenier au nom des élus.
Il ajoute, en entrevue au Placoteux, que le projet de loi serait encore plus dommageable pour les petits milieux, par exemple.
« Quand on décide d’une politique de petites écoles, il vient des gens des petits milieux. Dans la nouvelle formule, huit parents, ça ne veut pas dire qu’ils vont venir de petits milieux. Ils pourraient tous venir de Montmagny et de Bellechasse. Dans ce que le ministre propose, il n’y en pas de représentation territoriale, mais pas du tout », ajoute M. Grenier
Un président de commission scolaire fait 20 000 $ par année et les élus scolaires environ 6000 $. Le nouveau modèle prévoit un conseil d’administration tout simplement composé de parents, d’employés et de membres de la communauté.
« On ne va pas leur demander la même chose, on ne va pas leur demander d’aller dans les conseils d’établissements de leurs écoles ou d’aller à 25 ou 30 réunions par année. Actuellement, nous sommes un gouvernement, on prend des décisions, on gère un budget », rappelle M. Grenier.
M. Grenier s’inquiète de la rapidité du projet de loi déposé le 1eroctobre, qui comprend 92 pages et 312 articles. Il croit qu’il est inconcevable que le ministre laisse si peu de temps aux différents acteurs pour analyser les impacts de ce projet de loi.
Actuellement, le ministre aurait indiqué la date du 29 février comme étant la fin du mandat des commissaires élus au suffrage universel, a-t-il indiqué.