Des écrans, des doutes et des réponses

Les jeunes feront part de leur vécu à la Commission en novembre. Photo : Onur Binay – unsplash.com

Le mémoire de Cosmoss Bas-Saint-Laurent a suscité de belles discussions avec les membres de la Commission. Les élus ont cherché à comprendre les effets concrets des initiatives évoquées, et les défis auxquels l’organisme fait face.

« Parlez-nous du défi Adopte le 7. Est-ce que ça donne vraiment des résultats? », a questionné Alexandre Leduc, député d’Hochelaga-Maisonneuve. « Nous n’avons pas encore d’évaluation formelle, mais le fait que ce défi soit repris d’année en année montre que les milieux y voient une plus-value. Les élèves s’y engagent, et les écoles poursuivent l’expérience. C’est un début, mais pour un impact durable, il nous faudrait un accompagnement et des ressources supplémentaires », répond Emma Savard.

Les membres de la commission ont également exprimé leurs inquiétudes sur l’absence de données claires pour évaluer les interventions. « Comment peut-on savoir si nos efforts portent leurs fruits si on n’a pas de moyens de mesure adéquats? », a ajouté M. Leduc. « Nous avons besoin de recherches et de données solides, surtout pour les enfants d’âge primaire. Actuellement, nous avons très peu d’informations à ce sujet », a concédé Julie Desrosiers.

Denis Blais, maire de Témiscouata-sur-le-Lac et partenaire de Cosmoss, a comparé la lutte contre l’usage excessif des écrans à celle contre le tabagisme. « C’est un peu comme dans les années 60, lorsqu’on a commencé à changer les normes sociales sur la cigarette. Ça a pris des décennies, mais on a vu un changement. Pour les écrans, il va falloir la même persévérance », a-t-il affirmé.

L’importance d’écouter les jeunes

À une question du député de Gaspé Joël Arseneau concernant l’importance de l’écoute des jeunes, Denis Blais du CPE Les Calinours a répondu que les jeunes sont conscients des effets négatifs, mais qu’ils ont besoin de stratégies concrètes pour y faire face. « Leur autonomie doit être respectée, c’est pourquoi nous mettons l’accent sur l’autodétermination et le développement de l’esprit critique. »

Mme Desrosiers appuie ces propos en soulignant la diversité des réalités entre les élèves. « L’impact est différent selon l’âge, le contexte familial, la ruralité ou l’urbanité. Certains jeunes voient les écrans comme un outil d’apprentissage, d’autres comme une échappatoire. On doit donc adapter nos messages », a-t-elle précisé.

La participation de Cosmoss Bas-Saint-Laurent marquait la fin des audiences publiques de cette Commission spéciale, qui entame désormais une nouvelle phase. « Nous prenons la route des écoles du Québec en novembre pour entendre les jeunes. Leur voix est essentielle pour comprendre et encadrer l’usage des écrans », a conclu la présidente de la commission.

Après trois semaines de présentations, forte des recommandations proposées, la Commission entamera en novembre sa tournée sur le terrain.