La Pocatière, Mont-Carmel, Saint-Pacôme. Ces trois municipalités sont toutes déterminées à offrir aux familles de nouvelles places en garderie. Certains projets, plus avancés que d’autres, permettraient l’ouverture de ces nouvelles places prochainement.
Le manque de places en garderie est un fait bien documenté au Kamouraska. Les résultats d’une étude menée par GAM Experts conseils au nom de la MRC démontraient précisément ce déficit en octobre dernier, l’évaluant alors à environ 200 places.
À partir des données du dernier recensement de Statistique Canada, GAM Experts conseils a établi qu’il y avait 850 enfants âgés de zéro à quatre ans sur tout le territoire kamouraskois en 2021. De ce nombre, 423 occupaient une place dans les différents services de garde répartis entre Sainte-Anne-de-la-Pocatière et Saint-Alexandre-de-Kamouraska. En raison des doublons sur les diverses listes d’attentes, les responsables de ces services de garde recensaient 629 enfants à la recherche d’une place.
« On a des parents qui vont reconduire les enfants dans des services de garde en Chaudière-Appalaches, et qui reviennent ensuite dans le Bas-Saint-Laurent pour travailler. Vous imaginez la gestion », a mentionné Louise Chamberland, mairesse de Saint-Pacôme.
Dès le 14 août, sa municipalité aurait toutefois douze nouvelles places en service de garde à proposer, information qui n’a pas encore été officialisée par le bureau coordonnateur du CPE La Farandole. Ce projet pilote, mené conjointement avec La Farandole, aurait permis de dénicher deux éducatrices à l’enfance qui auraient chacune à leur charge six enfants.
Plutôt que d’accueillir ces enfants dans leur milieu familial, ces deux éducatrices travailleront dans les anciens locaux de la Municipalité de Saint-Pacôme, soit l’actuel Centre municipal. La Municipalité a pris à sa charge la rénovation des locaux qui seront loués aux deux éducatrices, afin de les adapter aux besoins de leur futur service de garde. Le montant des travaux ne pouvait cependant pas encore être dévoilé avec exactitude par la mairesse au moment d’écrire ces lignes.
« On peut appeler ça une garderie familiale en milieu communautaire. Les deux éducatrices se sont engagées pour trois ans, pour toute la durée du projet pilote. L’objectif est de privilégier les familles de Saint-Pacôme », a ajouté Louise Chamberland, dont l’équipe municipale qu’elle représente avait fait des places en garderie une priorité lors de la dernière élection municipale.
D’autres places en attente?
À La Pocatière, le maire Vincent Bérubé mentionne que la Ville travaille des projets pilotes du même type dans des locaux privés, municipaux ou d’entreprises. Un serait beaucoup plus avancé que l’autre. S’ils aboutissent, les deux permettraient chacun l’ouverture de douze places supplémentaires.
« Ce n’est pas aussi ambitieux que le projet de garderie privée des promoteurs du Quartier du Havre, mais si ça se réalise, disons que ça mettrait un plaster sur le bobo pour un moment, le temps que d’autres projets lèvent ailleurs », a indiqué le maire.
Cette garderie privée de 80 places, au cœur du Quartier du Havre, est annoncée depuis l’automne dernier par les promoteurs Darryll Samuels et Sylvain Duclos, le tandem d’investisseurs derrière ce projet domiciliaire de 40 M$. Or, après vérification auprès du ministère de la Famille, aucune demande pour ce projet de garderie non subventionnée n’a encore été déposée, contrairement à ce qui a été communiqué jusqu’à maintenant.
Mont-Carmel
La Municipalité de Mont-Carmel est quant à elle en mode préparatoire. La fermeture récente du point de service de la Caisse Desjardins du Centre-Est-du-Kamouraska lui a permis de faire l’acquisition du bâtiment pour 140 000 $, un prix « nettement en bas du rôle d’évaluation » selon Denis Lévesque, conseiller municipal porte-parole du dossier. L’objectif est d’y aménager un service de garde.
« Le travail est déjà amorcé par la Corporation de développement de Mont-Carmel, mais il est préliminaire. Nous devons refaire nos devoirs pour mettre certaines données à jour, mais également faire des travaux dans le bâtiment. Il y a encore loin de la coupe aux lèvres », a déclaré M. Lévesque.
Une étude réalisée par Visages régionaux établissait déjà un besoin d’une vingtaine de places supplémentaires pour les 0-4 ans de Mont-Carmel en 2019, de rappeler le conseiller. Selon l’étude plus récente de GAM Experts conseils, le besoin ne serait pas différent aujourd’hui, puisqu’on y suggère la création d’un nouvel établissement, privé ou affilié à un CPE, d’une vingtaine de places.
En octobre 2022, seulement deux services de garde reconnus par un bureau coordonnateur kamouraskois étaient en activité à Mont-Carmel. À eux seuls, ils offraient quinze places, alors que Statistique Canada évaluait la population de zéro à quatre ans à soixante-dix lors du recensement de 2021.