Des nouvelles de Gros-Pin

Miguel Forest et Florent Dufort avec une estampe de Gros-Pin. Photo : Christine Beaudoin

Le projet Gros-Pin a attiré l’attention il y a quelques mois après la vente de 60 estampes représentant l’arbre mythique enraciné dans le Haut-Pays du Kamouraska. Les 3000 $ amassés sont destinés à sa protection. Cet argent-là « est peut-être une goutte dans l’océan, mais c’est juste assez pour dire « regarde, il y a deux artistes qui ont pris cette initiative-là » » affirme Florent Dufort, ébéniste-encadreur à l’atelier 27×27, qui travaille de pair avec Miguel Forest, artiste visuel. Les prochaines étapes vers la protection du pin haut de 40 mètres mijotent dans l’esprit des créateurs du projet.

Même s’il s’agit d’une simple rencontre remue-méninges, Miguel Forest tient à informer les partisans du projet de ses développements. Dans la dernière mise à jour, celui-ci avait annoncé la tenue d’une rencontre en janvier des deux artistes avec Alexandre Bibeau (agent de développement au Parc régional du Haut-Pays de Kamouraska), des représentants de Biopterre. Il en est ressorti qu’une excursion sera organisée en mai pour aller voir le conifère iconique.

La visite printanière se veut une occasion de « s’imprégner de l’environnement de Gros-Pin [et de] brasser les idées ». Le duo d’artistes ne s’avancera pas sur des plans définitifs avant ladite excursion, mais certaines idées se forment déjà. Tout d’abord, ils considèrent qu’il est important d’en savoir plus sur cet arbre. « Il pourrait y avoir une recherche scientifique, ce qu’il n’y a pas eu encore », propose Florent Dufort. Par exemple, l’âge du pin, qu’on estime être entre 255 et 550 ans, pourrait être précisé par la technique de carottage. « Il faut mieux le connaître pour le protéger », renchérit Miguel Forest.

Ce qu’on sait déjà, c’est que la déforestation à proximité de Gros-Pin peut lui poser un danger; s’il n’y a pas assez de forêts l’entourant, l’arbre multicentenaire devient vulnérable au vent, par exemple. Ainsi, le tandem envisage d’approcher les compagnies forestières œuvrant dans le secteur pour éviter qu’elles coupent trop près de celui-ci.

Les activités récréatives peuvent aussi engendrer des effets néfastes pour Gros-Pin. Entre autres, on nomme les déchets laissés derrière, ou encore les feux de racines. Miguel Forest et Florent Dufort souhaitent donc sensibiliser les utilisateurs du territoire environnant.

Bien entendu, les projets artistiques sont également sur la table. L’artiste visuel se sent encore interpellé par Gros-Pin, et pense à faire une exposition.

« Ça éveille à la beauté de ces territoires sauvages avec des forêts anciennes. Moi, mon rôle, c’est de montrer ce que je trouve beau. S’il y a des gens qui adhèrent à ça, tant mieux. »

Cependant, les projets d’art à venir devront attendre certains développements, comme l’étude scientifique.

À l’heure actuelle, le projet Gros-Pin est sur « pause » jusqu’à l’excursion du mois de mai. Pour la paire, l’important, c’est de prendre son temps.