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Détresse sans précédent chez les médecins : Le Programme d’aide aux médecins du Québec sonne l’alarme

Selon le PAMQ, les médecins vivent une importante détresse psychologique depuis l’adoption de la Loi 2. Photo : Jonathan Borba, Unsplash

Le Programme d’aide aux médecins du Québec (PAMQ) témoigne de l’ampleur de la détresse vécue par les médecins depuis l’adoption de la Loi 2, le 25 octobre. Par voie de communiqué, l’équipe dit avoir observé une hausse marquée des demandes d’aide, tant de la part de médecins que de gestionnaires et de leaders médicaux inquiets pour la santé psychologique de leurs équipes.

« Nous sommes très préoccupés par les impacts que cette loi pourrait avoir, à court et à long terme, sur la santé des médecins », affirme la Dre Sandra Roman, codirectrice médicale et médecin-conseil au PAMQ. Depuis 35 ans, le Programme créé en 1990 a été témoin de nombreuses crises dans le réseau de la santé. Or, jamais l’organisation n’a observé une telle intensité de détresse psychologique.

« Parmi les situations préoccupantes, il y a celle des médecins dont la capacité à travailler est déjà limitée par des problèmes de santé, ou par des difficultés d’ordre personnel ou familial. Devant certaines dispositions de la Loi 2, ils se disent inquiets, se sentent injustement pénalisés, et redoutent d’être stigmatisés au sein même de leur équipe », lit-on dans le document émis par l’organisme à but non lucratif indépendant, qui a pour mission de venir en aide à tous les médecins, résidents et étudiants en médecine aux prises avec une situation qui peut nuire à leur santé psychologique et globale.

Les médecins gestionnaires, pour leur part, expriment un malaise profond vis-à-vis d’autres dispositions de la Loi 2 les obligeant à adopter un rôle de surveillance de leurs collègues, ce qui représente pour eux un véritable conflit moral.

« Plusieurs médecins qui nous contactent évoquent une perte de sens, et une vive inquiétude quant à la qualité et la pérennité des soins qu’ils s’efforcent d’offrir au mieux de leur capacité. Ils ont l’impression qu’on leur impose des obligations qu’il leur est concrètement impossible d’assumer, et qu’ils sont tenus responsables — et imputables — du fonctionnement de l’ensemble du système de santé. Certains disent vivre un tel désarroi qu’ils ont de la difficulté à poursuivre leur travail », poursuit la PAMQ, ajoutant que les médecins se sentent blessés par le manque de reconnaissance pour leur engagement quotidien auprès de leurs patients.

Promouvoir la santé des médecins

Le PAMQ rappelle que la santé des médecins, comme celle de tous les soignants, est un enjeu de santé publique. « L’adoption de la Loi 2 affecte le bien-être et la santé des médecins, déjà fragilisés depuis la pandémie. La crise actuelle a un impact sur tous les médecins, sur leur santé, leur engagement, et sur le climat de travail. Ses conséquences risquent de se traduire par des arrêts de travail et des départs, et de compromettre l’accès et la continuité des soins offerts à la population », dit l’organisation, qui conclut en invoquant l’urgence d’agir pour mettre fin à cette vague de détresse. « Le PAMQ réitère sa vive inquiétude, et souhaite qu’une sortie de crise puisse être trouvée rapidement, pour le bien des médecins et de la population. »