Du répit à domicile aux proches aidants de personnes handicapées du Bas-Saint-Laurent

Judith Fillion et sa fille Caroline.

Le Bas-Saint-Laurent lance un projet-pilote unique au Québec visant à offrir du répit à la maison aux proches aidants de personnes handicapées du Bas-Saint-Laurent, pour qui c’est difficile de quitter leur résidence.

Il s’agit d’un projet qui vise à soutenir les proches aidants de personnes ayant des déficits intellectuels ou physiques ou des troubles du spectre de l’autisme. On vise principalement les personnes handicapées pour qui c’est difficile de sortir en raison de leurs équipements ou parce qu’elles se désorganisent et que c’est difficile de s’adapter. Ce projet est une première pour ce type de clientèle.

« C’est un projet parti de loin. Depuis 2013 qu’on travaille sur ce projet-là. Une maman, à l’époque, nous disait que c’était difficile de prendre du répit avec sa jeune fille. On essayait de trouver une nouvelle façon de faire du répit pour des personnes difficilement sortables de leurs domiciles », a dit Thérèse Sirois, directrice régionale de la Ressource d’aide aux personnes handicapées.

Des gens qualifiés et habitués iront à domicile, dès les prochaines semaines. Le CISSS du Bas-Saint-Laurent s’allie à un organisme existant déjà — Baluchon Alzheimer — qui partagera ses ressources. « On ira avec leur expertise, ce sont leurs intervenants à eux qui sont déjà formés et en place », ajoute Mme Sirois. D’autres intervenants seront ajoutés pour répondre à ce nouveau projet qui débutera par 100 jours de répit.

Lumière au bout du tunnel

Il y aurait au-delà de 100 familles admissibles à ce répit sur le territoire du Bas-Saint-Laurent. Pour Judith Fillion, la mère de Caroline, 28 ans, atteinte de paralysie cérébrale, il s’agit d’un soutien inespéré.

« C’est une bonne nouvelle, c’est la lumière au bout du tunnel. Ça fait plus de 13 ans que je suis sur une liste d’attente pour du répit. Comme parent, il y a une fatigue qui nous suit. On ne peut jamais se reposer. Je souhaite garder ma fille avec moi, mais il faut avoir du répit pour recharger nos batteries », a confié Judith Fillion.

Répit La Ressource bénéficie d’un financement de 76 000 $ du ministère de la Santé qui s’inscrit en lien direct avec la nouvelle Politique nationale pour les personnes proches aidantes. Le CISSS du Bas-Saint-Laurent contribue pour sa part à la formation des préposés et participe à la sélection de la clientèle. La Ressource d’aide aux personnes handicapées concrétise ce projet grâce à la collaboration de Baluchon Alzheimer qui possède plus de 20 ans d’expertise en la matière et assurera la prestation des services.

« Les besoins sont très grands en termes de répit. Le projet va répondre à certains besoins. Nous avons quand même d’autres formes de répit aux usagers qui ont des besoins différents, mais ce n’est pas optimal dans la situation actuelle en raison de la COVID-19. Ajouter ce projet dans les possibilités de l’offre de services, ça vient répondre à des besoins », a conclu Caroline Gadoury, directrice des programmes de déficience intellectuelle, troubles du spectre de l’autisme et déficience physique pour le CISSS du Bas-Saint-Laurent.