Économie circulaire : La « Synergie » prend dans Montmagny-L’Islet

Rouleaux de tissu restants à la toute fin du marché aux puces tenu chez AMISCO.

Lancée après celle du Kamouraska, la démarche en économie circulaire obtient de plus en plus de résultats sur le territoire de Montmagny-L’Islet. Une activité tenue récemment chez AMISCO à L’Islet en est le parfait exemple aux dires de la chargée de projet en économie circulaire Aurélie Bousquet.

2 h 30. Il s’agit là du temps que l’entreprise AMISCO de L’Islet a mis pour écouler trois tonnes de tissus d’ameublement qui dormaient depuis plusieurs années dans ses entrepôts, essentiellement des échantillons devenus trop petits pour être réutilisés pour la confection d’autres meubles.

Aurélie Bousquet a proposé aux dirigeants d’AMISCO de tenir un marché aux puces où seraient écoulés ces « restants de rouleaux », le but n’étant pas de faire du profit, mais plutôt de se départir de façon responsable d’un rebut qui peut être considéré comme une matière première par un autre, le principe même de l’économie circulaire. La réponse du public à ce marché aux puces tenu le 28 juillet a été immédiate.

« Pour les prochaines années, nous avons pu être mis en contact avec un repreneur pour les plus gros rouleaux et nous sommes intéressés à renouveler l’expérience du marché aux puces pour les plus petits restants », a indiqué par communiqué Jean Filiatrault, directeur de l’ingénierie chez AMISCO.

150 entreprises

Le succès de ce petit marché aux puces témoigne de l’ouverture croissante des entreprises de la région à la Synergie Montmagny | L’Islet, de l’avis de la chargée de projet. Depuis la mise en place du projet d’économie circulaire dans cette région en 2018, Aurélie Bousquet a été en contact avec environ 150 entreprises du territoire. De ces rencontres n’ont pas toujours découlé des maillages, mais quelques synergies ont tout de même pu être créées, souvent plus aisément entre les petites entreprises.

Quand les destinées de plusieurs « grosses » s’entrecroisent, Aurélie Bousquet reconnaît que la fierté est grande. « On vient de finaliser une synergie qui implique des résidus de bois et qui sera annoncée sous peu. Cette synergie réunit trois entreprises, car le résidu nécessitait d’être transformé par un tiers pour qu’il puisse être réutilisé. »

Concept à expliquer

Relativement récent dans le paysage québécois, le concept d’économie circulaire se butte encore souvent à la nécessité d’être expliqué. Plus les exemples affluent et plus la compréhension du concept est facilitée par les entrepreneurs et les représentants du milieu politique, mentionne Aurélie Bousquet. Dans Montmagny-L’Islet, grâce à des subventions supplémentaires, cette sensibilisation pourra maintenant se poursuivre jusqu’à la fin 2023. Le projet devait initialement durer 18 mois.

Lorsque la compréhension n’est pas une embûche, la réalité régionale, elle, devient souvent un frein au plein déploiement du concept. Le plus faible nombre d’entreprises qu’à Montréal, par exemple, obligent les chargés de projet comme Aurélie à sortir de leur région immédiate pour trouver des débouchés aux résidus de leurs entreprises. Teknion Montmagny en est un bon exemple, ses résidus de verres laminés prenant depuis peu le chemin de Trois-Rivières où ils sont recyclés par le Groupe Bellemare.

Heureusement, le nombre croissant de chargés de projet en économie circulaire dans les différentes régions du Québec facilite de plus en plus les maillages. Aurélie Bousquet avoue d’ailleurs être en contact sur une base régulière avec les responsables de la Symbiose industrielle du Kamouraska et ceux de Chaudière-Appalaches.

Les ateliers de maillage sont aussi souvent porteurs de belles synergies. Plusieurs sont nées de cette façon, précise la chargée de projet de Synergie Montmagny | L’Islet. Deux autres, un sur le bois et un plus général, doivent être confirmés bientôt pour l’automne.