Les élections municipales, locales et régionales (MRC), on l’oublie trop souvent, touchent de près notre vie quotidienne puisqu’elles concernent l’organisation de notre milieu de vie de tous les jours : l’entretien des rues et des routes locales hiver comme été, l’approvisionnement en eau potable, les déchets, la sécurité, la police, les pompiers, les équipements culturels et sportifs, les loisirs, l’aménagement et l’urbanisme, le développement du village, le logement, l’évaluation, les taxes et les permis, la vie communautaire, la participation à la MRC et à la région, etc. Le maire et son conseil sont le lien qui constitue la communauté.
Pour ma part, même si je conviens que les élus municipaux sont souvent débordés par l’administration des services et les contrôles gouvernementaux, je voudrais attirer l’attention des candidats et des électeurs sur deux enjeux qui me paraissent importants cette fois-ci : l’environnement et la vie démocratique.
L’environnement local
Beaucoup d’enjeux environnementaux sont très locaux et ont intérêt à être pris en charge localement, car ils échappent souvent aux organismes régionaux ou nationaux : l’eau potable, les cours d’eau, les bandes riveraines, les bassins versants, les espaces boisés, les milieux humides, les terres et exploitations agricoles, la faune, les paysages, le bruit, les odeurs, le patrimoine, la cohabitation des usages du territoire, le recyclage, la carboneutralité, en un mot, la qualité de vie, l’intégrité du milieu et les relations de proximité.
Je suggère qu’on envisage de créer dans chaque municipalité un conseil de l’environnement dont la mission serait de sensibiliser la population et le conseil municipal à la protection et mise en valeur de leur environnement local. Ce conseil de l’environnement offrirait un tremplin idéal, entre autres, pour les néo-ruraux qui veulent participer à la vie collective. Ce conseil pourrait compter sur l’aide des différents responsables de l’aménagement du territoire à la MRC ou ceux d’organismes comme OBAKIR (Organisme de bassin du Kamouraska-L’Islet-Rivière-du-Loup).
La vie démocratique locale
L’intérêt pour la vie démocratique locale s’est beaucoup détérioré depuis quelques années. Le personnel politique municipal est décimé et fatigué. La gestion municipale est devenue lourde et ingrate, et les citoyens s’en désintéressent, sauf lors de conflits. La fournée des candidatures cette année en témoigne.
Pour revigorer ce palier essentiel de la démocratie, il faut y réintroduire les citoyens en leur offrant de nouvelles façons d’y participer et de s’y impliquer. Il est temps de réaliser une fois pour toutes que les séances publiques du premier lundi du mois, encombrées de dossiers de régie interne, où les décisions ont toutes été prises à huis clos les jours précédents et où les citoyens n’ont la parole que lorsque tout a été décidé, ne sont pas la solution. Il faut aller vers des assemblées et des consultations publiques périodiques lors de projets ou décisions importantes; il faut faciliter les « initiatives citoyennes » et les référendums consultatifs pour permettre aux citoyens de suggérer des projets et d’en débattre; et pourquoi pas un local citoyen dans chaque municipalité, géré par un comité citoyen de vie démocratique, où ceux qui veulent promouvoir des initiatives pourront trouver les équipements, le soutien et les occasions pour le faire.
L’avenir passe par la décentralisation du pouvoir, l’implication des citoyens dans la vie communautaire, l’autosuffisance et l’autogestion, en un mot, la création de communautés locales et régionales responsables, autonomes et durables.