Élèves à besoins particuliers : le Cégep de La Pocatière veut plus de sous

À l’image des autres cégeps de la province, le Cégep de La Pocatière voit une augmentation significative du nombre d’étudiants à besoins particuliers au sein de sa clientèle depuis quelques années. C’est pourquoi la Fédération des cégeps profite des semaines précédant le prochain budget Leitão pour réclamer plus d’argent au gouvernement.

Tel que rapporté dans La Presse+, le 28 février dernier, au Québec, le nombre d’étudiants ayant un besoin particulier a bondi de 5000 à 12 000 entre 2010 et 2014. Au Cégep de La Pocatière, ces élèves représentent environ 18 % de la clientèle. «On parle ici principalement d’étudiants qui ont des troubles d’apprentissages comme la dyslexie, la dysorthographie, ou la dyscalculie, ou des étudiants avec des troubles de déficit de l’attention, parfois avec hyperactivité. À eux seuls, ces deux groupes représentent environ 71 % des 140 étudiants ayant besoin de services particuliers ou adaptés», d’indiquer la directrice générale du Cégep de La Pocatière, Mme Marie-Claude Deschênes.

Ce n’est que depuis la rentrée scolaire 2008-2009 que le Cégep de La Pocatière dispose d’une personne mandatée à offrir des services particuliers ou adaptés à une certaine clientèle de l’établissement. Dès la première année, une trentaine d’étudiants bénéficiaient du service. Depuis, la clientèle augmente de 25 % en moyenne, par année. «On a dépassé depuis longtemps ce que nos experts avaient prédit. On nous avait dit que ça n’irait pas au-delà de 10 %», de mentionner Mme Deschênes.

Sous-financement

Malgré cette augmentation importante du nombre d’étudiants ayant des besoins particuliers, Marie-Claude Deschênes est tout de même optimiste. «C’est une clientèle qui n’est plus marginalisée et qui peut maintenant rêver à des études supérieures. Tout ça, parce qu’il y a un bon travail en amont qui a été fait par les commissions scolaires pour diagnostiquer ces problématiques, à l’aide de spécialistes.»

Néanmoins, elle ne cache pas que l’enveloppe budgétaire gouvernementale attitrée à ce service ne suffit pas. «En 2016-2017, j’ai reçu 164 000 $, mais j’en ai plutôt dépensé 219 000 $. J’ai donc dû piger dans mon budget de fonctionnement pour combler ce déficit. Et nous ne sommes pas les seuls, c’est comme ça dans tous les Cégeps. Nous, on se situe actuellement dans la moyenne provinciale au Cégep de La Pocatière», de préciser la directrice.

Désir

Advenant une hausse des montants consacrés aux services adaptés dans le prochain budget Leitão, Marie-Claude Deschênes avoue qu’elle équilibrerait son budget d’une part, mais qu’elle regarderait aussi pour offrir plus de soutien au corps professoral. «On a actuellement cinq ressources physiques en mesure d’intervenir auprès des étudiants et je crois qu’on répond bien à leurs besoins jusqu’à maintenant. Par contre, les enseignants n’ont pas toujours le soutien nécessaire pour répondre aux besoins de cette clientèle. C’est là que j’investirais.»