Pascal Pelletier, au cœur de l’arc-en-ciel

Pascal Pelletier, ou plutôt Mary J. Kay s’est retrouvée à la une de La Presse. Photo : Pascal Pelletier

Pascal Pelletier semble avoir le don de se retrouver à la bonne place au bon moment par les temps qui courent. En un mois à peine, le jeune homme originaire de Saint-Pascal, qui fait de la personnification féminine depuis 25 ans, s’est retrouvé en première page du quotidien La Presse, et sur la scène de la Salle Albert-Rousseau de Québec en compagnie de nulle autre que Patsy Gallant.

Tout a commencé lors d’un événement de Ru Paul’s Drag Race à Montréal. « Je me suis retrouvé là un peu par hasard », raconte Pascal. J’étais à l’Esplanade du Stade olympique, et il s’est mis à pleuvoir. J’ai cherché refuge sous une tente. Lorsque  la pluie a cessé, je suis est sorti, et quelqu’un m’a abordé pour me demander de poser pour une photo. J’ai dit oui, je suis toujours partant pour une photo », explique-t-il en riant.

Le lendemain, sa cousine, alors à Bruxelles, lui envoie un message à 6 h 30 du matin : « Pascal, t’es une vedette, tu fais la une de La Presse! » Il se souvient parfaitement de ce moment. « J’ai ouvert l’ordinateur, et je me suis vu, parfaitement centré sous un magnifique arc-en-ciel. C’était incroyable. » Ce qui rendait la scène encore plus magique, c’est que ce jour-là, un double arc-en-ciel s’était formé. « C’était comme si l’univers avait tout aligné pour moi », confie-t-il.

Mais cette une de La Presse n’était que le début. Quelques semaines plus tard, Pascal se rend au spectacle de Patsy Gallant à Québec, une artiste qu’il personnifie. « Je me suis dit : si je vais à son spectacle, je dois y aller en drag, en hommage à elle », explique-t-il. Partout dans le monde, des drag queens se rendent aux concerts de grandes vedettes, habillées et coiffées comme elles. « Que ce soit pour Céline Dion, Tina Turner ou Cher, il y a toujours des drag queens dans le public. Donc, pour Patsy, c’était un peu ma manière de dire merci pour sa belle carrière », ajoute-t-il.

Pascal avait déjà échangé avec Patsy via les réseaux sociaux, sans vraiment savoir si elle voyait ses messages. « Elle me laissait des petits cœurs, des pouces en l’air, mais je n’étais pas sûr si c’était vraiment elle », avoue-t-il.

Ce soir-là, il ne s’attendait pas du tout à ce qui allait se produire. À mi-parcours du spectacle, Patsy commence à présenter une chanson dédiée à la communauté LGBTQ+. « Elle explique qu’elle correspondait avec une drag queen depuis un certain temps sur les réseaux sociaux. Et là, elle demande si Mary J. Kay est dans la salle. Je n’y croyais pas! », raconte Pascal avec émotion.

Sous une ovation, Pascal se lève et monte sur scène. « Elle m’a dit qu’elle était épatée par notre ressemblance. C’était un moment magique. Je lui ai même dit que tout comme elle fêtait ses 70 ans de carrière, moi je fêtais mes 25 ans, et c’est à elle que mon spectacle rendra hommage », se souvient-il. Honorée, Patsy a dédié la chanson Dancing Queen à la communauté LGBTQ+, renforçant le lien entre les deux artistes.

Pascal a passé l’entracte à prendre des photos avec les admirateurs et l’équipe de Patsy. « C’était incroyable. J’ai rencontré des gens qui la suivent depuis des années, c’était comme si je faisais partie de leur famille, dit-il, encore émerveillé par cette expérience. Cette soirée, c’est une des plus belles de ma carrière, et je n’oublierai jamais ce que ça représentait pour moi de partager cette scène avec elle. »