Entretien avec Michel Forget, candidat du Parti Québécois

Comme le veut la tradition, Le Placoteux a rencontré les cinq principaux candidats de Côte-du-Sud pour l’élection du 3 octobre prochain. Voici un résumé de leurs propos.

(Le Placoteux) – Le dossier du programme en médecine vétérinaire, que plusieurs voudraient voir se réaliser à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) de La Pocatière plutôt qu’à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), est-il la question de l’urne? Quelle est votre position dans le dossier?

C’est un exemple de la question de l’urne. Je considère que les quatre dernières années ont été perdues dans Côte-du-Sud. On n’a pas avancé, on a reculé, on a raté des occasions. On a été ignorés, on ne nous a pas considérés. Dimanche [NDLR : lors de la marche de mobilisation le 11 septembre], j’ai dit à La Pocatière « On existe! ».  Mathieu Rivest [NDLR : candidat de la CAQ dans Côte-du-Sud] marche dans les pas de Marie-Eve Proulx [NDRL : ex-députée] à ce niveau-là.

Je suis de mon côté responsable du programme informatique du cégep de La Pocatière. Je sais c’est quoi une transition et une implantation, et ça dure le temps que ça dure. Là, on viendrait nous dire qu’on serait bons durant ce temps-là, et après on ne le serait plus? Ça ne tient pas debout. Il n’y a pas encore eu de pelletée de terre encore à Rimouski. Il est encore temps.

(Le Placoteux) – Les places en service de garde manquent cruellement partout, mais aussi en Côte-du-Sud. Comment rendre l’accès aux garderies plus souple et aider les parents à retourner sur le marché du travail?

On veut faire 15 000 places de plus que ce que le gouvernement a annoncé. On a un penchant CPE, 100 % CPE, on ne se cachera pas. Les formules peuvent être diverses, dans l’édifice d’un CLSC ou d’une autre organisation. La souplesse peut être à ce niveau.

(Le Placoteux) – Comment comptez-vous améliorer les soins de santé de proximité et régler la question des horaires de faction chez les paramédics?

Il y a plusieurs volets. On donnerait 460 M$ par année pour les organismes communautaires, c’est ce qu’ils demandent d’ailleurs. Au niveau hospitalier, il faut abolir les horaires de faction. En santé, il faut arrêter de recourir aux services des agences privées, pour ramener les infirmières et réussir à éliminer le TSO [NDLR : temps supplémentaire obligatoire]. Il faudra aussi une imputabilité locale décisionnelle dans les hôpitaux.

(Le Placoteux) – L’immigration est une des solutions à la pénurie de main-d’œuvre. Toutefois, la francisation et la régionalisation de l’immigration demeurent des défis depuis de nombreuses années. Quelles solutions proposez-vous?

Au niveau des fameux nombres (seuils d’immigration), ça ne concerne qu’une fraction de l’immigration. Il y avait 227 000 personnes concernées par l’immigration au 31 décembre dernier. On veut des forts incitatifs pour les amener en région. Par exemple, un étudiant étranger paye davantage de frais de scolarité, mais la différence lui serait remboursée s’il vient, s’installe et reste en région. Aussi, en ce qui concerne l’immigration économique, ce serait 100 % francophone en ce qui concerne le Parti Québécois.

Mais il n’y a pas que l’immigration, il y a les travailleurs expérimentés. Ils se disent quoi : est-ce que ça vaut la peine de revenir travailler quand l’impôt va me reprendre ce supplément? On veut défiscaliser cette situation-là. Il y aussi la robotisation et l’automatisation, c’est une des mesures pour contrer la pénurie de main-d’œuvre.

(Le Placoteux) – Quelle est votre définition du rôle d’un député dans son comté, par rapport à son parti?

Par rapport au comté, c’est un partenaire. On est une famille, on a les mêmes pensées et je suis très confortable. Mais pour mettre le pied à terre, pas de problème. Si on a eu le vote, on a eu la confiance, on assume.

(Le Placoteux) – Certains analystes politiques annoncent la fin du Parti Québécois après cette élection. Aussi, pendant ce temps, Québec solidaire et le Parti Québécois font plusieurs propositions similaires. Serait-ce le temps d’unir les forces séparatistes?

Je ne suis pas si inquiet. Ça va bien, et au niveau local et au niveau du Québec. Je n’entends aucun commentaire négatif au sujet de Paul St-Pierre-Plamondon. On va être l’équipe Cendrillon.

Par rapport à Québec solidaire, il y a des différences. Eux sont plus punitifs, nous on veut le faire avec la population du Québec. Par exemple, demain matin tu t’achètes une auto à essence, avec QS tu es pénalisée. Ça prend combien de temps avoir une auto électrique? Peut-on considérer ça avant de punir les gens? Nous, on va être coercitifs quand l’offre au niveau des véhicules électriques reviendra à un niveau acceptable, et où il y aura un bon pourcentage de véhicules électriques.