Faire du vélo une seconde nature au Bas-Saint-Laurent

Maxime Juneau-Hotte, responsable du développement du tourisme à vélo chez Vélo Québec; Lionel Jourdan, conseiller en développement et structuration de l’offre à Tourisme Bas-Saint-Laurent; Pierre Levesque; Guillaume Lavoie. Photo : Maxime Paradis

Tourisme Bas-Saint-Laurent a franchi une nouvelle étape dans son désir de développer et de structurer l’offre en vélo sur son territoire. Le Forum Vélo Bas-Saint-Laurent, tenu à l’Hôtel Levesque de Rivière-du-Loup, visait à rassembler 80 personnes, avec pour objectif d’insuffler cette volonté chez les acteurs et les partenaires de cette démarche entamée à l’automne 2021. 

Tourisme Bas-Saint-Laurent a fait ses devoirs. Avant de convoquer les intervenants du milieu, les instances politiques, ou encore les organisations de développement économique du territoire à son forum, l’organisation a mené son enquête. La Route verte, la route 132 le long du fleuve, les petits réseaux cyclables dans les municipalités ou les rangs, pour ne nommer que quelques points forts s’appliquant au Kamouraska, font à eux seuls la démonstration que le Bas-Saint-Laurent a le potentiel de faire du vélo sa seconde nature.  

Des lacunes importantes doivent aussi être corrigées : le manque de cohérence de l’offre cyclable régionale, la mise en valeur inégale du produit vélo en fonction des MRC, ou encore le manque de connectivité entre les réseaux cyclables sont du nombre des points soulevés. Développer et mieux structurer l’offre à l’échelle régionale apparaissent aujourd’hui comme une nécessité si le Bas-Saint-Laurent souhaite se positionner comme une destination cycliste d’envergure à l’échelle du Québec.

« Le forum se veut en quelque sorte une occasion de se concerter, et de faire prendre conscience de l’opportunité en place, afin de mieux coordonner les efforts futurs », a exprimé Guillaume Lavoie, conférencier invité au Forum Vélo Bas-Saint-Laurent.

Également entrepreneur en politiques publiques et chargé de cours, Guillaume Lavoie invite à penser le vélo « en dehors de la boîte ». Le conférencier n’hésite d’ailleurs pas à parler de véloconomie, un terme qui permet d’envisager le vélo comme un vecteur de développement économique.

« Le cycliste est quelqu’un qui se déplace lentement, qui dépense localement, donc qui a un ensemble de retombées qui sont plus durables d’un point de vue économique dans nos milieux », explique-t-il. 

Partager le leadership

Des points forts et faibles maintenant connus, des retombées économiques intéressantes à prévoir, tous les ingrédients semblent réunis pour créer une mobilisation sans précédent. Tourisme Bas-Saint-Laurent, qui mène la charge essentiellement seul depuis deux ans, cherche maintenant à « partager » le leadership. Des sommes d’argent — jusqu’à 20 000 $ — sont disponibles auprès de l’organisation pour les MRC désireuses de développer un plan directeur autour du vélo sur leur territoire.

« À cet égard, le Témiscouata est assez en avance », a reconnu Pierre Levesque, directeur général de Tourisme Bas-Saint-Laurent.

Régionalement, on souhaite la création d’un comité-conseil, ou d’une forme de table de concertation, afin de bien orchestrer le développement et la structuration de l’offre. La tenue du Forum Vélo Bas-Saint-Laurent visait notamment cet objectif, en tirant profit de l’enthousiasme devant les résultats de l’étude menée par TouriScope. 

Guillaume Lavoie est aussi de cet avis : une mobilisation des acteurs régionaux et du politique est nécessaire pour aller plus loin. « C’est un des quatre ingrédients nécessaires à la réussite, avec les infrastructures, les commerces d’accueil, et les commerces de soutien. Sans ça, il sera impossible pour la région de devenir le nirvana du vélo. »