Fonderie Poitras : Parler sécurité, mais aussi santé

Marcel Giguère et Guy Charbonneau. Photo : Maxime Paradis.

La santé au travail ne doit certainement pas être négligée. Fonderie Poitras de L’Islet en fait même un cheval de bataille, sans pour autant oublier la sécurité, un concept beaucoup plus familier en usine. Une activité de sensibilisation tenue le 28 avril a d’ailleurs placé ces deux préoccupations à l’avant-plan, le temps pour les employés de constater qu’ils sont beaucoup plus complémentaires qu’ils ne pourraient le penser.

Une roulotte avait été stationnée devant l’usine. Trois mannequins habillés d’uniformes Poitras et munis de bandes de visibilité montraient le chemin pour y accéder. Une dizaine d’employés faisaient déjà la file, dans l’attente de discuter avec les exposants invités pour l’occasion.

« On a deux dames qui sont ici pour faire découvrir et déguster des produits santé aux employés. On a aussi un ergonome pour discuter de l’impact des mouvements répétitifs. Un intervenant de La Montée de Rivière-Ouelle est là pour parler dépendance. On a aussi des sentinelles pour la prévention du suicide. Trois infirmières sont disponibles pour faire un bilan de santé général des employés : prise de glycémie, de pression. Plusieurs n’ont même pas de médecin de famille », résume Guy Charbonneau, préventionniste.

Fonderie Poitras en était à sa première activité du genre en santé et sécurité au travail. L’entreprise est proactive sur plusieurs fronts depuis longtemps, assurent le préventionniste et son acolyte Marcel Giguère, lui directeur de production, mais jamais elle n’avait tenu un ensemble d’ateliers de la sorte. La livraison et l’installation d’une nouvelle machine le 28 avril dernier offraient cependant l’opportunité d’en faire un peu plus qu’à l’habitude, le travail dans l’usine de L’Islet étant plus au ralenti pour l’occasion.

« La sécurité, c’est plus facile de s’y attarder : c’est des normes et des lois imposées par le gouvernement, on a un cadre dans lequel évoluer. La santé, c’est un travail plus en amont qu’il faut faire avec les employés. Oui, ça implique leur travail à l’usine, mais ça part aussi pratiquement de la maison », poursuit Guy Charbonneau.

L’ergonomie des stations de travail en fait bien sûr partie. Même chose pour la chaleur dans l’usine. Sur ces deux fronts, Fonderie Poitras prend la chose très au sérieux, nous dit-on. Former les gens sur la rotation du corps, leur apprendre à bouger avec leurs pieds, entre autres, sont autant d’actions d’apparence simpliste, mais qui au bout d’une journée, voire d’une année, font la différence, de l’avis de Marcel Giguère.

Pour la chaleur, les employés sont déjà invités à se retirer lors des grosses chaleurs pour se réhydrater de différentes manières. Un système permanent qui offrira une lecture en continu de la température, l’humidité, le radiant autour de l’employé et le kilo calorique perdu durant la tâche est aussi sur le point d’être finalisé. L’objectif est d’en arriver à une approche personnalisée pour chacun d’entre eux où il sera établi de façon claire combien de minutes ils doivent se retirer chaque heure afin d’éviter les coups de chaleur.

« Nous sommes entre 80 et 90 employés chez Poitras et nos besoins en main-d’œuvre sont constants. Ceux que l’on a déjà, c’est sûr qu’on veut les garder en forme et en santé. Mais on peut dire que dans l’ensemble, la collaboration se passe très bien entre les employés et l’entreprise », poursuit Marcel Giguère.

Les résultats tendent d’ailleurs à lui donner raison. Guy Charbonneau indique assumer les fonctions de préventionniste depuis près d’un an et demi. Tout ce temps, seulement 11 jours ont été perdus pour des accidents, mais jamais rien de majeur, des contusions ou des maux de dos essentiellement. « Dans le dernier mois, on a eu un retrait de trois jours pour en employé, mais c’est tout. Avant ça, ça faisait trois mois qu’on n’avait pas eu d’accident en milieu de travail. Honnêtement, on peut dire que c’est une réussite », concluait-il.