L’humoriste Guy Nantel n’est pas du genre à se censurer. Son dernier one-man-show, Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de me dire…, en est le parfait exemple. Et s’il y a un endroit où il préfère monter sur scène présenter son dernier spectacle au Québec, c’est bien en région, « où ça rit plus qu’à Montréal », avoue l’humoriste, sans aucune gêne.
Course à la chefferie du Parti Québécois ou non, l’inspiration pour un nouveau spectacle n’aurait certainement pas manqué à Guy Nantel. Si le titre de son dernier one-man-show rappelle cette phrase célèbre prononcée par René Lévesque lors de la défaite référendaire de 1980, l’affiche promotionnelle a aussi ce petit quelque chose de nostalgique. Elle renvoie une fois de plus au parti qui lui a pourtant dit non lors de la course à la chefferie de 2020. « La course comme telle, j’en parle une dizaine de minutes, je dirais. Je démystifie en quelque sorte comment ça se passe de l’intérieur, mais je ne passe pas tout le show là-dessus », précise-t-il.
Ce flirt avec la politique, aussi bref ait-il été, est donc plus une prémisse à un spectacle qui polarise une fois de plus les fans de l’humoriste et ses détracteurs qu’un thème en soi. Pour un Guy Nantel habitué à se nourrir de sujets sociopolitiques pour l’écriture de ses textes, l’époque actuelle, tout aussi polarisante que son personnage et sa personne, est une source infinie d’inspiration. La place des aînés dans la société, les complotistes qui s’improvisent virologues, le réchauffement climatique, la régulation des naissances, ou même l’économie ne manquent pas d’être abordés par l’humoriste, toujours sous l’angle d’un aspirant-chef de parti défait qui tente une dernière fois de vendre sa salade auprès d’un l’électorat qui lui a pourtant tourné le dos. « Plus le spectacle avance et plus les spectateurs réalisent que c’est une bonne chose que je ne sois pas chef, finalement », dit en riant celui qui n’a que de bons mots à dire au sujet de son ancien adversaire, Paul St-Pierre Plamondon.
Bien en région
Guy Nantel a présenté Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de me dire… pour la première fois à Montréal en octobre dernier. La plupart des chroniqueurs culturels ont particulièrement bien réagi à ce sixième spectacle solo. Christian Saint-Pierre, collaborateur au Devoir, s’est distingué par sa critique négative. Guy Nantel s’en est ensuite moqué dans une publicité prise dans ce même quotidien, prenant la peine de souligner que le public aimerait certainement son spectacle, comme Saint-Pierre l’a détesté.
Attendu à Montmagny à la fin du mois, Guy Nantel reconnaît que son dernier one-man-show fait beaucoup plus rire en région qu’à Montréal. « C’est évident que le fossé se creuse sur le plan linguistique et culturel entre les gens de Montréal et le reste du Québec. Le “wokisme” y est beaucoup plus fort [à Montréal]. Aujourd’hui, je me reconnais davantage chez les gens qui habitent les régions du Québec que chez ceux qui résident à Montréal », dit celui qui partage ses opinions sur le sujet de façon régulière à l’émission Le monde à l’envers de Stéphan Bureau, depuis l’automne dernier.
Voyez Guy Nantel à la salle Edwin-Bélanger, le 28 janvier prochain à 20 h. Billets en vente sur adls.ca.