À l’image du reste du Québec, nos régions ont aussi du mal à trouver du personnel en prévision de la réouverture des restaurants, des bars et des attraits touristiques. Plusieurs ont changé de carrières ou sont retournés aux études, pendant la période d’attente imposée par la COVID-19.
Pour le président de la Chambre de commerce de Kamouraska-L’Islet, lui-même propriétaire d’un resto-bar, l’enjeu est réel, plus que jamais. « Les touristes s’en viennent prochainement et on repart de zéro », indiquait Vincent Bérubé.
Des étudiants qu’il embauchait avant les fermetures ont terminé l’école, d’autres ont changé de métier ou sont allés travailler dans le domaine des services essentiels. Deux de ses cuisiniers ont fait un retour aux études.
« On a de gros défis qui s’en viennent, il va falloir se croiser les doigts. Il faut miser sur nos atouts, la tranquillité de rester en région, tout est accessible sans trafic, la proximité de la nature et nos magnifiques paysages », ajoute-t-il.
Il s’attend d’ailleurs à une forte réponse des clients, qui ont hâte de retourner manger au restaurant. Il entrevoit aussi que la clientèle qui s’est habituée aux mets pour emporter continue d’être au rendez-vous, pendant que la terrasse et les salles à manger vont se remplir. Le défi sera double.
Milieu touristique
La crainte est aussi bien fondée dans le milieu touristique. Il y a quelques semaines, le directeur général de Tourisme Bas-Saint-Laurent sonnait d’ailleurs l’alerte. Depuis, une campagne de recrutement a été lancée partout au Québec.
Au Kamouraska, l’agente en tourisme et aux communications chez Promotion Kamouraska Yvonne Tremblay entrevoit déjà que ce sera plus problématique qu’à l’habitude. « Habituellement, on reçoit un certain nombre de candidatures pour les bureaux d’information touristique et on recommande certains candidats à des attraits touristiques. Cette année, nous n’avons personne à référer, nous serons justes seulement de notre côté », soulignait-elle.
Une situation qui était déjà problématique avant la pandémie pourrait donc s’amplifier. Selon Mme Tremblay, cet impact pourrait se faire sentir chez certains propriétaires qui pourraient fermer leurs portes plus souvent, pour donner une pause aux employés, en opérant, par exemple, seulement cinq jours par semaine.