Publicité

PAFIRSPA : Minuit moins une pour la piscine du Cégep de La Pocatière

Piscine du Cégep de La Pocatière. Archives Le Placoteux.

Les infrastructures sportives souffrent de sous-financement en Côte-du-Sud, de sorte qu’une véritable congestion s’observe actuellement au chapitre des projets déposés au sein du Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein air (PAFIRSPA). Pas moins de 20 projets cherchent actuellement à obtenir leur juste part du gâteau, mais le temps presse particulièrement pour trois d’entre eux. 

Bâtie en 1961, la piscine du Cégep de La Pocatière est en fin de vie utile. Depuis le printemps 2023, elle est fermée à la population, car jugée non sécuritaire à la suite de travaux préliminaires devant mener à sa réfection. « Depuis la pandémie, la piscine a été accessible à peine neuf mois », indique la directrice générale de l’établissement, Marie-Claude Deschênes.  

Évalué initialement à 6 M$, le projet de réfection atteint aujourd’hui 11,9 M$, le double de la facture prévue. Les défis techniques qui entourent le projet expliquent essentiellement la situation : il manque d’espace sous la piscine pour les nouveaux équipements liés à son fonctionnement, en raison des classes de Technologie du génie physique qui se trouvent en dessous. La seule solution pour le Cégep est d’envoyer ces équipements dans une salle mécanique à proximité, qui se doit d’être agrandie. Cet agrandissement est essentiellement ce qui fait exploser la facture. 

Refus de la MRC

À la base, une somme de 3,6 M$ provenant du Programme de soutien aux infrastructures sportives et récréatives scolaires et d’enseignement supérieur absorbait une bonne partie des coûts.

Le Cégep a pour sa part investi 772 000 $ jusqu’à maintenant, et un autre montant de 1,5 M$ provenant du ministère de l’Enseignement supérieur (MES) a aussi été attaché au préalable. Le cumulatif est toutefois insuffisant pour un projet qui frôle maintenant les 12 M$.

« On a depuis approché la Ville de La Pocatière qui s’est engagée pour 100 000 $, mais nous avons essuyé un refus de la part de la MRC de Kamouraska. »

La directrice du Cégep avoue déplorer ce refus, alors qu’elle estime que la piscine est une infrastructure de nature régionale. Elle rappelle même qu’en ce qui concerne le projet d’agrandissement et de rénovation de la Salle André-Gagnon, située dans son établissement, la MRC de Kamouraska n’a pourtant pas hésité à y aller d’un appui financier de 25 000 $.

« Je ne sais pas si on a peur de créer un précédent, mais au prix que coûte une piscine intérieure, je peux vous garantir que la région n’est pas près d’en voir une autre se bâtir sur le territoire. » 

PAFIRSPA

Le Cégep de La Pocatière compte désormais sur le PAFIRSPA pour compléter son montage financier. L’aide financière peut atteindre 66 % des coûts admissibles, jusqu’à un maximum de 20 M$. Il manquerait actuellement 5 M$ pour compléter le montage financier. « Le fait que la MRC n’embarque pas n’aide pas à faire la démonstration au gouvernement du Québec que le milieu tient à la piscine. » 

L’autre option proviendrait d’un fonds d’urgence du MES. Marie-Claude Deschênes aurait jusqu’à présent reçu des échos positifs de la ministre Pascale Déry, ainsi que du député de Côte-du-Sud Mathieu Rivest.

« À notre prochain conseil d’administration, le 20 mars, si le montage financier n’est pas complété, il faudra se poser la question si on arrête ou si on continue. À ma dernière année comme directrice du Cégep, j’aimerais bien ne pas être celle qui part en maintenant la clé dans la porte de la piscine de la communauté. »