Le leadership bienveillant, vous connaissez? Il s’agit d’une nouvelle philosophie plaçant l’être humain à l’avant-plan au sein des organisations. Derrière cette nouvelle approche : Marie-Claude Michaud et le lieutenant-général à la retraite, l’honorable Roméo A. Dallaire de Saint-Roch-des-Aulnaies. Récemment, ils ont communiqué ces principes aux officiers du Service intermunicipal de sécurité incendie de La Pocatière.
Marie-Claude Michaud a eu la chance de mettre en application sur le terrain sa philosophie du leadership bienveillant. Cette approche se base sur une solide expérience de plus de 20 ans qu’elle a cumulée au sein des Forces armées canadiennes. Ses résultats ont même été partagés à l’intérieur du livre Être leader sans armure, le pouvoir de la vulnérabilité en gestion, paru chez Librex.
Mme Michaud est appuyée dans ses formations par son conjoint Roméo A. Dallaire, fondateur de l’Institut Dallaire pour les enfants, la paix et la sécurité, défenseur reconnu des droits de la personne, et champion de la prévention des atrocités de masse, à la suite de sa triste expérience comme commandant de la Force de la mission des Nations Unies pour l’assistance au Rwanda avant et pendant le génocide de 1994. Monsieur Dallaire a aussi œuvré comme sénateur canadien entre 2005 et 2014.
Le programme offert par le couple se décline en un séminaire, ou retraite, de deux jours. Il incite à revoir les pratiques de gestion interne des organisations afin de développer une approche plus humaniste envers les individus. « Le nombre de personnes qui tombent en arrêt de travail pour épuisement ou dépression n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années, et il en est de même avec le taux de problèmes en santé mentale. Ceci nous indique que nous faisons fausse route, et que les milieux de travail doivent être réformés pour redonner la place à l’être humain. Cette transformation capitale doit commencer par celle des leaders qui sont usés, essoufflés, et qui par tradition et expérience se sont formé une solide armure, pour réussir et se blinder contre tout impact pouvant créer une fissure », écrit Marie-Claude Michaud.
Des pompiers à l’œuvre
Dix officiers et deux pompiers du Service intermunicipal de sécurité incendie de La Pocatière ont participé récemment à la formation offerte par Marie-Claude Michaud et Roméo A. Dallaire. Selon le directeur Stéphane Dubé, tous en sont ressortis grandis. « Notre milieu en est un où la ligne d’autorité est toujours bien respectée lors d’une intervention, mais en rétrospection, on s’aperçoit qu’on aurait pu arriver au même résultat en demandant différemment, de façon à ce que ça soit peut-être moins agressant pour nos pompiers », résume-t-il.
Accueil, écoute, communication franche et sincère et sens de l’humour, Stéphane Dubé énumère 11 principes à mettre en place auprès de ses équipes, dont certains seraient déjà en application depuis la formation. Selon lui, tous les trucs acquis permettront de diminuer le stress des officiers et des pompiers lors de futures interventions. « Quand tu gères des interventions, on le voit tout de suite : lorsque le niveau de stress est bas, tout le monde est plus efficace », poursuit-il.
Six nouveaux pompiers ont été embauchés récemment par le Service intermunicipal de sécurité incendie de La Pocatière. Parmi eux, une femme et quatre personnes d’origines culturelles diverses. Devant une absence d’homogénéité dans l’équipe, Stéphane Dubé voit de plus en plus ces nouvelles approches de gestion comme étant nécessaires afin que tous se sentent bien intégrés au sein du service. « Et ce n’est pas juste une question de sexe ou de diversité culturelle, mais aussi de générations. Les plus jeunes du service ne répondent pas de la même façon à l’autorité que les plus âgés. On n’a pas le choix de s’adapter! Et comprendre comment la personne devant soi reçoit les choses, c’est déjà un premier pas pour savoir bien la diriger. »