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Jean-Simon Bélanger : un bâtisseur reconnaissant

Jean-Simon Bélanger est fier de la médaille qu’il a reçue, et désirait remercier ceux qui l’ont aidé dans son parcours de vie. Photo : Marc Larouche

Il a 87 ans, mais en paraît vingt de moins. Son énergie impressionne, sa mémoire étonne. Jean-Simon Bélanger, de Saint-Alexandre, a récemment reçu la Médaille du député des mains du député de Côte-du-Sud Mathieu Rivest. Pour lui, cette reconnaissance n’est pas un aboutissement personnel, mais une occasion de dire merci.

« Cette médaille, on me l’a remise à Saint-Alexandre lors du Festival des générations, devant les gens qui ont cru en moi et m’ont soutenu. J’étais très fier. Je veux remercier le comité du Festival, Mathieu Rivest bien sûr, mais surtout la population de Saint-Alexandre. Parce que si je suis rendu là, si j’ai tant accompli, c’est grâce à eux », dit-il, la voix empreinte d’une sincérité désarmante.

« Chaque fois qu’on organisait une activité, les gens étaient présents. Que ce soit pour la Garde paroissiale, la fabrique, la municipalité… sans le monde, on n’aurait rien fait. »

Son humilité est grande, à l’image de nombreuses actions et réalisations dont il peut être fier. Conseiller municipal à Saint-Alexandre pendant dix ans, puis maire de 2001 à 2009, président de la Caisse populaire, fondateur de la Garde paroissiale, directeur de comités, membre de chorales, organisateur de festivals… Sa feuille de route est un inventaire à n’en plus finir de dévouement et d’initiatives.

Quand il évoque ses années comme maire, il est particulièrement fier d’avoir contribué à réaliser l’usine de traitement des eaux usées. « C’était un gros chantier, un règlement d’emprunt de plus de 4 millions $, mais on l’a mené à terme. » Évidemment, il s’empresse d’ajouter qu’il n’était pas seul. « L’important, c’est de savoir s’entourer de personnes compétentes. Moi, j’ai eu cette chance-là. »

Un profond respect pour autrui

Ses souvenirs politiques ne sont jamais teintés de gloire personnelle, mais d’un profond respect pour les citoyens qui l’ont élu et soutenu. « On ne sait pas tout, mais quand le monde est avec toi, tout devient possible. »

Au fil de la conversation, les remerciements affluent : à ses collègues de la Garde paroissiale, à ses amis, à ses mentors, et bien sûr à sa famille, particulièrement son épouse, Gisèle Ouellet, avec qui il célèbre cette année 66 ans de mariage. « Il y a une expression qui dit que derrière tout grand homme il y a une grande femme. Moi, je dis plutôt qu’elle est à côté, et même quelquefois à l’avant », dit-il avec tendresse. Son regard s’adoucit.

Il parle avec fierté de ses quatre enfants, de ses neuf petits-enfants et de ses quatorze arrière-petits-enfants. Un quinzième est en route. Aujourd’hui, Jean-Simon Bélanger vit dans une sérénité qui force le respect. « Je fonctionne encore, je continue de servir, et tant que je pourrai, je vais le faire. » Pour lui, la reconnaissance n’est pas un trophée à afficher, mais le reflet d’une vie entière consacrée aux autres.

Ainsi, cette Médaille du député, il en partage aussi le mérite avec ses collègues, ses amis, ses mentors. Avec ses parents aussi, qui lui ont transmis des valeurs simples. « Ils nous ont donné de l’amour. Nous n’avions pas beaucoup d’argent, mais nous avions de l’amour. Et c’est ça qui compte », dit-il citant une phrase de son père : « Quand on sème de l’amour, on récolte de la reconnaissance. » Une maxime qui résume sa vie entière.

Et si la Médaille du député vient ajouter un éclat à ce parcours déjà exemplaire, elle ne fait que confirmer ce que tout Saint-Alexandre et la région savent déjà. Aussi, je me permets de sortir de mes devoirs de réserve et d’impartialité obligés en tant que journaliste pour vous dire merci, monsieur Bélanger.

Jean-Simon Bélanger est de ceux qui ne comptent pas leurs heures ni leurs efforts, et qui par leur exemple marquent durablement la mémoire collective.

La Garde paroissiale, son école de vie

À travers son impressionnant parcours d’élu municipal, d’administrateur de coopérative ou de bénévole infatigable, Jean-Simon Bélanger revient toujours à un événement marquant : la fondation, en 1971, de la Garde paroissiale de Saint-Alexandre.

« J’ai fondé la Garde il y a plus de 50 ans, avec Robert Nadeau. On était quinze au départ, se souvient-il. Il n’y en avait pas dans notre coin. Il fallait que ça existe. Le rôle premier, c’était de servir le curé et la communauté chrétienne. »

Dès le départ, l’enthousiasme est palpable. Les uniformes sont ceux de l’Ambulance Saint-Jean, adaptés avec des galons rouges et dorés. « Ça faisait presque arbre de Noël. J’ai tout changé les costumes plus tard », raconte-t-il en riant.

Très vite, les activités se multiplient : congrès, rassemblements… Dans les années 1980, la Garde atteint trente membres, et participe à des parades où des centaines, parfois des milliers de personnes se rassemblent. « J’ai déjà vu 1500 personnes à Rivière-du-Loup, avec 26 corps de musique. On sentait qu’on faisait partie de quelque chose de grand. »

Pour Jean-Simon Bélanger, la Garde paroissiale n’était pas seulement un passe-temps, mais une véritable école. « Mon école de formation, c’est la Garde paroissiale. J’y ai appris à présider des réunions, à prendre la parole, à travailler en équipe. Ça m’a ouvert la voie pour devenir maire, président de la Caisse, et administrateur dans tant d’organismes. »

L’homme ne cache pas la tristesse qu’il ressent devant le déclin du mouvement, causé entre autres par les églises qui se vident. Lui n’a pas abandonné. À son âge respectable, il s’acquitte de sa tâche en tant que garde paroissial deux dimanches par mois. « Je fais le service, je porte des corps. On ne peut pas arrêter. Ça fait partie de moi. » S’il faut se fier à ses yeux pétillants, il portera l’uniforme encore aussi longtemps que Dieu lui prêtera vie. De son propre aveu, c’est saint Joseph qui s’en occupe. On peut dire qu’il est entre bonnes mains.

Jean-Simon Bélanger porte toujours fièrement son uniforme de la Garde paroissiale, comme ici, avec sa famille. Photo : Courtoisie