Le Festival des champignons forestiers du Kamouraska célébrera son dixième anniversaire. L’événement, qui se déroule du 19 au 21 septembre à Place de l’Expo de Saint-Pascal, s’impose désormais comme un rendez-vous incontournable, scientifique autant que gastronomique, et réunira une foule d’intervenants locaux, nationaux et internationaux.
« On ne peut pas imaginer combien nous avons de champignons dans nos forêts. Ce petit être vivant là est essentiel à notre biodiversité, et il faut le respecter », affirme la mairesse de Saint-Pascal Solange Morneau. « Le festival reflète bien l’identité du territoire. Plus d’une centaine d’entreprises du Kamouraska tirent parti de cette ressource, autant dans le domaine agroalimentaire que dans la gestion des matières résiduelles », ajoute-t-elle, invitant la population de tout le Québec à se joindre aux célébrations.
Le député de Côte-du-Sud, Mathieu Rivest, a insisté sur l’importance du soutien politique et financier accordé à l’événement. « Imaginons tout le travail effectué depuis dix ans pour mettre en valeur ce secteur d’activité. Avec la ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, Maïté Blanchette Vézina, et la députée de Rivière-du-Loup–Témiscouata–Les Basques, Amélie Dionne, nous avons octroyé 10 000 $ à cet événement, qui tient un rôle structurant dans la mise en valeur du Kamouraska. »
La cuisine sera à l’honneur avec le chef Stéphane Modat, du restaurant Le Clan de Québec, récemment reconnu par le Guide Michelin. Il agira comme ambassadeur du festival. « Pour moi, c’est super important de cuisiner le terroir. On a quelque chose d’unique au Québec, que ce soit les champignons, les plantes ou les élevages. Ça nous permet de rayonner sur la scène internationale », explique-t-il, précisant que quatre soirées gastronomiques auront lieu au restaurant Côté-Est de Kamouraska, où les champignons seront mis en vedette. Vous aurez l’occasion d’entendre le chef lors de la conférence de clôture du festival.
Dimension internationale
Au-delà de la gastronomie, le festival prend une dimension internationale avec la visite d’une délégation de l’Institut mycologique européen, qui vise à analyser la candidature de la région pour l’obtention du label Friendly Fungi Forest. Ce sceau, que l’on pourrait traduire par Forêt amie des champignons, est une marque de qualité créée par l’Institut pour reconnaître l’engagement de territoires dans la gestion durable et la valorisation de leurs ressources mycologiques, ainsi que dans la recherche scientifique à leur propos.
« Nous serions le premier territoire mycologique en Amérique. Ce serait une consécration. Ça fait 15 ans qu’on travaille au développement de cette filière territoriale », explique Pascale Malenfant, conseillère au développement mycologique et en innovation à la MRC de Kamouraska.
La programmation 2025 prévoit des conférences scientifiques, un marché aux champignons, une zone découverte, ainsi qu’un espace familial. « On a voulu diversifier l’expérience, et répondre aux attentes des visiteurs, qui viennent autant de la région que de l’extérieur », a expliqué Catherine Lebel, chargée de projet aux événements mycologiques de la MRC. Des forfaits combinant activités et hébergement sont également offerts afin d’encourager le tourisme régional.
L’événement génère des retombées économiques importantes. Selon l’organisation, chaque dollar investi rapporte près de cinq dollars à l’économie locale, une donnée cruciale en cette période de l’année où la fréquentation touristique est habituellement plus basse.
Champignons forestiers sous toutes les coutures
Le Festival des champignons forestiers du Kamouraska met en valeur la richesse du monde mycologique à travers une série de zones thématiques bien définies. Cette organisation permet aux visiteurs de plonger dans des univers variés, allant de la science à la gastronomie en passant par la découverte familiale et artistique.
Au cœur des activités se trouve le Marché aux champignons Desjardins, point de rencontre pour les producteurs et les curieux. Plus d’une trentaine de kiosques y proposent des produits issus de la forêt et de la transformation mycologique. Le marché sera ouvert le samedi de 10 h à 18 h et le dimanche de 10 h à 15 h, offrant ainsi une vitrine diversifiée des saveurs locales.
Les familles trouveront aussi leur place dans une zone qui leur est consacrée. Maquillage, jeux gonflables et animations attendent les plus jeunes le samedi de 10 h à 17 h et le dimanche de 10 h à 15 h. Cet espace convivial vise à faire découvrir l’univers des champignons de manière ludique et accessible.
La dimension scientifique est assurée par la Zone conférences Biopterre. Tout au long du festival, des experts viendront y partager leurs connaissances dans le cadre de présentations gratuites et ouvertes à tous. C’est un lieu de diffusion du savoir qui ancre l’événement dans une démarche éducative.
Pour ceux qui souhaitent expérimenter, la Zone ateliers propose une immersion pratique avec des ateliers scientifiques et culinaires où les participants sont invités à mettre la main à la pâte.
La Zone découverte CDBQ présente des projets scientifiques sur la transformation mycoalimentaire, avec découverte de nouveaux produits. Des dégustations sont prévues.
La gastronomie occupe une place centrale avec la Zone bouffe. Plusieurs restaurateurs y servent des plats mettant en valeur le champignon. C’est un espace gourmand qui illustre la place du mycologique dans l’assiette.
Enfin, la Zone exposition propose un regard artistique et esthétique sur cet univers. Les visiteurs pourront y découvrir l’exposition Mycélium, ainsi que les photographies lauréates du concours 2024. C’est une manière de conjuguer art et nature, en reliant la créativité humaine au monde forestier.
Avec cette diversité de zones, le festival déploie un parcours structuré où chaque espace contribue à faire découvrir un aspect différent du champignon. Entre marché, ateliers, conférences, découvertes et expositions, l’événement se veut aussi festif que scientifique et éducatif.

