Les camps de vacances de Kamouraska-L’Islet qui le désirent pourront rouvrir leurs portes cet été. La Santé publique a donné le feu vert à cette réouverture la semaine dernière, ce qui implique la levée d’un décret qui l’interdisait depuis mars 2020.
Malgré cette autorisation à rouvrir les portes, le Camp musical St-Alexandre n’entend pas se prévaloir de ce droit. Avant même que la Santé publique ne donne son feu vert, la direction et le conseil d’administration du Camp avaient décidé de ne pas ouvrir comme à l’accoutumée. L’établissement se concentrera principalement cet été sur les séjours familiaux, dont les détails ont été partagés sur la page Facebook du Camp le 6 mai dernier.
« On comprend les irréductibles qui veulent ouvrir quand même, mais nous, on a choisi de se concentrer sur les séjours familiaux. Au besoin, on ajoutera des extras à notre offre de services en fonction des consignes sanitaires qui seront en vigueur à ce moment-là », indique Mathieu Rivest, directeur général du Camp musical St-Alexandre et porte-parole de l’Est-du-Québec pour l’Association des camps du Québec (ACQ).
6 M$ ont été demandés par l’ACQ au gouvernement afin de planifier la réouverture des camps de vacances au Québec. Cette somme permettrait de mettre en place les mesures nécessaires pour accueillir les campeurs et assurer un soutien en cas de fermeture temporaire durant l’été, si une éclosion de COVID-19 survenait sur les sites.
Mathieu Rivest souligne que cette aide financière irait également aux camps qui demeureront fermés cet été et ceux qui, comme le sien, choisissent de réorienter leur offre de services temporairement vers une clientèle qui ne leur est pas régulière. Il peine toutefois à chiffrer l’aide financière qui serait nécessaire dans sa situation.
« Le Camp musical tient habituellement plusieurs activités lucratives durant l’année qui permettent d’offrir de la formation musicale accessible aux jeunes durant nos huit séjours estivaux. Sans cet apport financier là, c’est 300 0000 $ de frais fixes annuels qu’on doit débourser, qu’on ouvre ou pas. Même si on est chanceux d’avoir un soutien financier du ministère de la Culture, 90 000 $, ce n’est pas suffisant pour acquitter toutes les factures », a déclaré Mathieu Rivest.
Camp Canawish
Au Camp Canawish de Rivière-Ouelle, aucune décision n’a encore été prise quant à la réouverture. Le président Yvan Pelletier a rappelé que le protocole sanitaire auquel l’organisation devra se conformer n’est toujours pas connu. « Quand on en saura plus, on pourra prendre une décision et vérifier s’il est possible pour nous d’ajuster nos méthodes de fonctionnement », a-t-il confié.
L’aide financière que le gouvernement proposera dans le cadre de la réouverture des camps pèsera aussi dans la balance. Rien n’a encore été confirmé à ce chapitre. « Opérer c’est une chose, mais s’équiper adéquatement pour rencontrer les directives de la Santé publique en est une autre », poursuit-il.
Yvan Pelletier est aussi d’avis que l’aide financière ne doit pas seulement être ponctuelle en 2021, mais qu’elle doit aussi être au rendez-vous en 2022. Il insiste sur le fait que cet été, les camps qui ouvriront leurs portes ne le feront pas à leur « capacité normale », ce qui inévitablement aura un impact sur les revenus des organisations.
« Le Camp Canawish a connu des difficultés ces dernières années, mais notre ligne directrice n’a pas changé : on veut offrir des camps sécuritaires à nos campeurs à besoins particuliers et vieillissants. On ne peut pas se permettre de les mettre à risque. Notre décision de rouvrir ou non sera prise incessamment », ajoute-t-il.
Camp Trois-Saumons
Le Camp Trois-Saumons de Saint-Aubert est actuellement le seul qui se dit prêt à ouvrir ses portes cet été. Au lieu d’accueillir 1500 jeunes comme c’est habituellement le cas, le directeur général des Camps Odyssée Gabriel Bigaouette mentionnait que la cible serait à 700 pour cet été. Les modalités d’accueil demeurent toutefois à définir, rappelle-t-il également.
En plus de la levée du décret de la Santé publique la semaine dernière, il a été annoncé que le personnel des Camps pouvait être priorisé dans la vaccination. D’autres détails demeurent toutefois flous, comme une quarantaine obligatoire avant l’arrivée sur le site ou la réalisation de tests de dépistage durant les séjours.
« Pour être honnête, on est capable d’attendre encore un peu avant de connaître le protocole sanitaire final de la Santé publique, mais il ne faudrait pas trop tarder. Fin mai, début juin, c’est pas mal le maximum si on veut que nos employés et les familles puissent se préparer en conséquence », poursuit Gabriel Bigaouette.
Financièrement, Camps Odyssée se dit prêt absorber le déficit d’opération qui découlera de la réouverture de cette année, mais l’organisation presse quand même le gouvernement de dévoiler l’aide financière qu’il allouera, par solidarité avec les plus petits camps qui n’ont pas les mêmes capacités financières. Le Camp Trois-Saumons projette accueillir ses premiers campeurs pour le 29 juin.