C’est connu, les chiens ont tendance à susciter les échanges entre les humains lorsqu’ils les accompagnent. Kili, une Labernoise en famille d’accueil depuis un an chez France Roy et Daniel Chabot, a eu le même effet sur ses maîtres temporaires. Pendant qu’ils développaient son comportement de base et travaillaient sa socialisation dans le but qu’elle devienne un chien Mira, Kili a facilité l’intégration dans la région à ce couple fraîchement retraité installé à Saint-Pacôme depuis à peine deux ans.
L’arrivée de Kili dans la vie de France et Daniel coïncide pratiquement avec les débuts de la pandémie. Aujourd’hui âgée de 15 mois, elle quittera sous peu son foyer d’accueil pour vivre pleinement sa vie de chien d’assistance pour un jeune présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA).
Le couple cherchait une façon de dire à un maximum de gens que Kili avait rencontré les exigences pour devenir chien Mira. Il a donc contacté le Journal. Il faut dire que Kili a eu l’effet d’un véritable agent intégrateur au sein de la communauté d’adoption de ce couple de jeunes retraités qui a déjà été famille d’accueil pour chien Mira à deux reprises par le passé.
Les responsabilités d’une famille d’accueil étant particulièrement exigeantes, Kili s’est fait connaître en accompagnant sa famille d’accueil un peu partout, à l’épicerie, à la quincaillerie, à la pharmacie, au restaurant, au centre commercial. Chaque fois, elle ne manquait pas de susciter la fascination lorsque les gens apercevaient son petit foulard rouge Mira autour du cou.
« Les gens posent beaucoup de questions. Ils veulent savoir s’ils peuvent l’approcher, la flatter, etc. Ça nous amène à parler avec eux et à expliquer notre rôle comme famille d’accueil. On « éduque » le chien et les gens autour en quelque sorte. Rapidement, on a fini par nous connaître à travers Kili, au point où les gens étaient de plus en plus curieux à savoir si elle allait rencontrer les exigences de Mira », raconte France Roy.
Cette évaluation s’est déroulée durant une semaine chez Mira, en février dernier. Kili y a été évaluée sur une quinzaine de points allant de l’attirance envers la nourriture, à la promenade en laisse, en passant par la rencontre avec l’étranger et même son comportement face à des mannequins immobiles dans un magasin ! Tous ces éléments ont été au préalable travaillés par France et Daniel dans la dernière année, ce qui implique une rigueur de tous les instants dans l’éducation quotidienne du chien.
Les bons résultats obtenus et la conformité de Kili (ses bonnes caractéristiques physiques) lui ont permis d’obtenir le titre de chien TSA. Elle sera jumelée sous peu à un bénéficiaire. Sa « carrière » de chien TSA devrait durer en moyenne sept ans. Lorsque l’heure de la retraite aura sonné, France et Daniel auront le privilège de l’adopter définitivement s’ils le désirent, chose qu’ils n’ont pu faire avec les deux autres chiens qu’ils ont accueillis par le passé, ceux-ci étant décédés avant d’atteindre l’âge pour se retirer.
« Les gens nous demandent souvent comment on fait. Plusieurs nous disent qu’ils auraient de la difficulté à se départir du chien. Nous sommes passionnés d’animaux et on sait que ça va rendre service à quelqu’un. C’est comme une mission qu’on s’est donné », mentionne Daniel.
Levée de fonds
En plus de se dire prêts à accueillir un autre chien dès l’automne prochain, France et Daniel participeront cet été au Week-end vélo Mira en formule hybride. Du 13 au 15 août, ils s’engagent à faire 50 km de vélo entre La Pocatière et Saint-Denis-De La Bouteillerie, le secteur du Kamouraska où Kili est passée le moins inaperçu. À deux, le couple s’est fixé un objectif financier de 1000 $. Il est possible de donner à l’un ou à l’autre au https://jedonneenligne.org/mira/campagne/velomira/participants.
« Former un chien MIRA coûte environ 30 000 $ à la Fondation. La famille d’accueil n’a rien à défrayer sauf les jouets du chien. Tout le reste comme la nourriture et les frais de vétérinaires sont assumés par Mira. La pandémie a fait mal à tous les organismes dans la dernière année, alors on a décidé de faire un plus pour Mira en participant à leur Week-end vélo. On remercie à l’avance les gens de leur générosité. »