Une sortie à Saint-Antonin et puis une autre à Témiscouata-sur-le-Lac coiffées de succès donnent le goût à la Caravane de producteurs du Kamouraska de « s’expatrier » un peu plus loin. Et si la prochaine frontière était Québec?
La Caravane de producteurs du Kamouraska rassemble une douzaine de producteurs agroalimentaires de la MRC qui cherchent à joindre une clientèle à l’année, en dehors de la saison des marchés publics. Lancée à l’automne 2020, son succès a été instantané et tend à se confirmer de nouveau cette année avec sept sorties réalisées l’automne dernier et cinq depuis le début du printemps.
« On a même un producteur de plus qui s’est joint à la Caravane cette année et on en est bien heureux. Notre objectif est d’être le plus diversifié possible. On ne veut pas se retrouver nécessairement avec deux producteurs maraîchers ou deux producteurs de porc », résume Julie Anctil de la Ferme La Brumeuse de Saint-André-de-Kamouraska.
Spécialisée dans les découpes de bœuf, de poulet et la production d’œufs fermiers, Julie Anctil n’a pas hésité à joindre le projet de la Caravane dès la première année. Ayant pignon sur rue dans les hauts de Saint-André, près de l’autoroute 20, la productrice sait qu’elle n’est pas sur le circuit touristique traditionnel du littoral. À même titre que les marchés publics en été, la Caravane lui permet de se faire voir à une clientèle qui autrement ne s’arrêterait pas à la boutique de sa ferme.
« C’est vrai que le concept est intéressant pour les producteurs comme moi, mais pour le consommateur, c’est aussi simplifiant. On le voit bien que l’achat local a la cote depuis le début de la pandémie, mais pour quelqu’un qui a cette ambition-là le reste de l’année, en dehors de la saison des marchés publics, il va en faire de la route pour visiter tous les producteurs et réussir une épicerie 100 % locale. La Caravane, c’est une belle alternative pour y parvenir », poursuit-elle.
Formule gagnante
Invitée lors d’événements spéciaux souvent organisés par les municipalités, la Caravane de producteurs du Kamouraska reçoit chaque fois un accueil extraordinaire de l’avis de Julie Anctil. Se déployant de façon itinérante dans des lieux pas toujours adaptés, les producteurs doivent faire preuve d’une grande autonomie s’ils ont des besoins particuliers, ce qui demande beaucoup d’organisation de la part de chacun.
« Un marché public, c’est plus simple, c’est sûr, car souvent tout est déjà prévu : le chapiteau, l’électricité, l’eau potable. Il faut penser à tout ça quand on part avec la Caravane : nos tables, notre abri, note génératrice. Les municipalités nous facilitent la vie, il faut le dire, et les retombées sont tellement positives que le jeu en vaut la chandelle », souligne-t-elle.
Forte de deux sorties couronnées de succès à Saint-Antonin et Témiscouata-sur-le-Lac, la Caravane sera bientôt à Notre-Dame-du-Portage et songe à s’expatrier un peu plus loin. Québec, pour ne nommer que celle-là, serait dans la mire des producteurs.
« Le Kamouraska est déjà réputé pour ses produits gourmands. À notre avis, une sortie à Québec serait bénéfique pour les producteurs de la Caravane, mais aussi pour tous les autres qui n’y participent pas. On croit que ça pourrait certainement stimuler le tourisme sur notre territoire en faisant parler du Kamouraska en dehors de ses frontières. »