Au Québec, près d’un adulte sur cinq a consommé du cannabis en 2024, selon l’Enquête québécoise sur le cannabis réalisée récemment par l’Institut de la statistique du Québec. Si la proportion globale de personnes consommatrices est restée relativement stable depuis 2023, une hausse significative a toutefois été observée chez les 35 ans et plus, signe que cette substance touche désormais un éventail de plus en plus large de la population.
Les raisons invoquées par les usagers restent principalement liées au bien-être personnel : plaisir (80 %), détente (79 %), socialisation (69 %), ou encore amélioration du sommeil (45 %). Toutefois, un signal préoccupant émerge : 12 % des consommateurs déclarent le faire pour combler un besoin, ou en raison d’une dépendance, une hausse par rapport aux 9 % rapportés en 2022.
La fréquence d’utilisation varie considérablement. Environ 3 % des Québécois consomment du cannabis tous les jours, et plus de 4 %, de manière régulière. À l’opposé, une grande partie des usagers (42 %) en consomme moins d’une fois par mois, soulignant l’aspect souvent occasionnel de l’usage.
Le mode de consommation reste dominé par le cannabis fumé (81 %), suivi par les produits comestibles (32 %) et les gouttes orales (21 %). Le vapotage, utilisé par 25 % des usagers, suscite un intérêt particulier, surtout chez les jeunes. Toutefois, chez les 15 à 20 ans, la proportion de vapoteurs a diminué pour la première fois depuis le début de l’enquête, passant de 62 % à 57 %, ce qui pourrait refléter une sensibilisation accrue aux risques de cette pratique.
En ce qui concerne l’approvisionnement, la Société québécoise du cannabis (SQDC) est désormais la source principale pour 69 % des consommateurs, confirmant le rôle central que joue le réseau légal dans la distribution de cette substance. Néanmoins, plus du tiers des usagers continuent de s’approvisionner par des circuits informels, comme la famille ou les amis.
En matière de perception, une majorité (61 %) de la population juge socialement acceptable une consommation occasionnelle à des fins non médicales, même si cette acceptabilité sociale est en léger recul. De plus, 86 % des répondants reconnaissent les effets négatifs du cannabis sur la capacité de conduire.
Enfin, un phénomène nouveau soulève des inquiétudes, puisque 1,9 % des répondants rapportent un cas de consommation accidentelle de cannabis, que ce soit par une personne ou par un animal, révélant ainsi un enjeu grandissant de sécurité. En somme, la consommation de cannabis s’enracine dans les habitudes québécoises, mais ses formes, ses raisons et ses conséquences évoluent au fil du temps.
Rappelons qu’en Côte-du-Sud, une seule succursale de la SQDC a pignon sur rue, soit celle située à Montmagny, sur le boulevard Taché Est.