Les bénévoles ont tenu le phare pendant plus de deux ans et demi, mais ce temps est maintenant révolu pour la Corporation de développement de Mont-Carmel. Avec l’aide de sa nouvelle directrice générale, l’organisation cherche à « retricoter » les liens qui l’unissent au milieu carmelois, en plus de travailler à la concrétisation de projets en harmonie avec la nature, une identité forte à Mont-Carmel.
Billie Jazz Marcuzzo-Roy est en poste depuis janvier dernier à la Corporation de développement de Mont-Carmel. Résidente du village depuis peu, elle s’est laissé séduire par l’offre d’emploi à la direction générale après s’être fait présenter la Corporation et ses divers mandats par l’un de ses administrateurs, Denis Lévesque.
Forte d’une expérience de plus de dix ans dans le domaine environnemental, dont plus récemment pour Le Semoir, un projet écoéducatif destiné aux élèves du primaire initié par Arbre-Évolution Coop de solidarité de L’Islet, elle souhaite aujourd’hui mettre ses acquis au service du développement local et d’une communauté qui ne demande qu’à se « retricoter » après l’isolement pandémique. « Longtemps, j’ai focalisé seulement sur l’environnement. Mon expérience m’a fait prendre conscience qu’on ne peut pas sortir l’homme de la nature, et qu’il faut l’intégrer dans la réflexion », a-t-elle confié.
La mise en réserve par décret ministériel du lac de l’Est, l’été dernier, lui donnera l’occasion de conjuguer les besoins de l’humain avec ceux de son environnement. Depuis plus de dix ans, la Corporation de développement de Mont-Carmel souhaite administrer cette future réserve de biodiversité de 64,4 km2 qui ceinturera le pourtour du lac, à l’exception des zones de villégiature, d’exploitation acéricole et de camping.
La Corporation croit qu’en étant déjà gestionnaire des droits de coupe en terres publiques dans ce secteur, elle peut aussi articuler la gestion de la future réserve de biodiversité autour d’une philosophie de forêt de proximité. « Les oreilles sont grandes ouvertes au ministère [de l’Environnement]. Ce qu’on nous a dit, c’est qu’il est à la recherche de partenaires locaux pour la gestion de la réserve. Une rencontre est prévue le 20 avril, et on estime être bien positionné pour que ça se concrétise », poursuit la nouvelle directrice.
Plus qu’une garderie
La création d’un service de garde au sein de l’ancien bâtiment de la Caisse Desjardins figure aussi parmi les priorités de Billie Jazz Marcuzzo-Roy. Le besoin criant de places en garderie est bien documenté depuis 2019 à Mont-Carmel. Un récent sondage a permis de mettre ces données à jour, et d’établir qu’entre 12 et 15 places seraient nécessaires dans l’immédiat.
« Ça pourrait être davantage, car il y a des parents qui cherchent également des places en garderie dans les municipalités environnantes. Ce qu’on sait pour le moment, c’est qu’on veut que ce soit plus qu’une garderie, mais quelque chose en harmonie avec la nature, l’ADN de Mont-Carmel », précise-t-elle.
La priorité est telle que la Municipalité de Mont-Carmel, maintenant propriétaire du bâtiment de l’ancienne caisse, offre un financement sur cinq ans à la Corporation de développement pour qu’elle monte le projet. Ce partenariat financier réjouit non seulement Billie Jazz Marcuzzo-Roy, mais également Émilie Dupont, présidente, ainsi que Denis Lévesque, à la fois administrateur de la Corporation et conseiller municipal.
Après quelques années difficiles, cette confiance renouvelée de la Municipalité à l’égard de la Corporation est signe que les mailles apparues entre les deux organisations lors de la fermeture du Camping du lac de l’Est sont en train de se « retricoter ». « La Municipalité est aussi à revoir sa planification stratégique, et on croit que la Corporation peut jouer un rôle important dans ce processus », conclut Denis Lévesque.