L’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et l’Université du Québec à Montréal (UQAM) désirent en savoir davantage sur la filière mycologique québécoise. Une étude sur le sujet est actuellement en cours et un arrêt s’est imposé pour les chercheurs au Kamouraska, reconnu depuis quelques années pour être à l’avant-garde en matière de développement mycologique.
Cette mission de recherche, qui fera le tour des régions du Québec orientées vers le développement mycologique, s’est arrêtée au Kamouraska au début du mois. Pascale G. Malenfant, conseillère en développement mycologique et innovation à la MRC de Kamouraska, avait préparé pour l’occasion une petite tournée des principaux acteurs de filière kamouraskoise afin d’offrir un portrait global de ce qui se trame sur le territoire depuis plus d’une dizaine d’années maintenant.
Les quatre chercheurs impliqués dans ce projet provenaient d’horizons divers – anthropologie/sociologie, sciences de la gestion, tourisme, gastronomie —, ce qui devrait orienter les conclusions du portrait qui ne sont pas attendues avant au moins un an. Déjà, ils ont été en mesure de constater la diversité des intervenants de la filière mycologique kamouraskoise et le soutien que la MRC apporte au développement de ce secteur d’activité.
« On était la première région visitée. La Mission doit aussi s’arrêter en Mauricie, en Gaspésie, dans Lanaudière et au Lac-Saint-Jean. Les secteurs du mycotourisme et des mycotechnologies les ont particulièrement intéressés », a résumé Pascale G. Malenfant.
L’absence de fleurons de l’économie québécoise issus du milieu de la mycologie fait que la filière québécoise demeure encore aujourd’hui à un stade émergent, de l’avis de la conseillère en développement mycologique. Cette mission de recherche menée conjointement par l’ITHQ et l’UQAM est en ce sens très bien accueillie par les acteurs rencontrés, poursuit-elle, par la crédibilité des constats qui se dégageront de ce portrait québécois.
« On n’est pas encore rendu à avoir un soutien étatique qui pourrait permettre un meilleur développement du secteur mycologique au Québec. C’est à souhaiter que ça change, mais les initiatives demeurent encore portées essentiellement par les entreprises imbriquées dans la filière et le soutien financier est encore très régional, comme c’est le cas au Kamouraska », souligne Pascale G. Malenfant.
Indicateurs économiques
Des indicateurs économiques plus précis devraient aussi permettre à l’avenir de franchir un pas supplémentaire dans le développement de la filière mycologique. Au Kamouraska, un premier outil devant évaluer les retombées économiques du secteur mycologique avait été élaboré au tournant de 2019-2020, en collaboration avec deux centre de recherche (CIRADD et Biopterre). Selon Pascale G. Malenfant, celui-ci a fait le travail sur le coup, mais il mérite aujourd’hui d’être peaufiné.
Ainsi, l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) a été interpelé par le biais de son initiative AGROFOR qui offre de l’aide ponctuelle aux différentes entreprises et filières du domaine agricole et forestier. Cette dernière a accepté de réviser l’outil et de le faire évoluer. L’objectif souhaité est que l’outil soit terminé pour 2024, moment où il faudra renouveler le plan d’action du secteur mycologique au Kamouraska dont l’échéance est prévue pour 2025.
« Plus nos indicateurs économiques seront précis, plus il sera facile pour nous de suivre la progression de notre filière mycologique et de corriger ce qui cloche, au besoin. Des données concrètes, chiffrées et révisées sur une base régulière, ce sera aussi plus facile de justifier la poursuite du développement du secteur par la suite, auprès des élus de la région. »