Nichée au cœur de La Pocatière, tout au bout de la route du Quai, la Maison touristique du Kamouraska s’élève comme une invitation à ralentir, à découvrir, à s’émerveiller. Ce lieu n’est pas qu’un bureau d’information touristique. C’est un arrêt incontournable, un attrait en soi, un carrefour d’expériences où le fleuve, le vent et les histoires du Kamouraska s’entremêlent.
En arrivant, ce sont souvent les surfeurs cerfs-volistes — le joli mot français pour kitesurfers — qui attirent l’attention en s’élançant sur les flots, traînés par d’immenses voiles colorées, comme des oiseaux marins en quête de liberté. Le décor est vivant. La nature s’y donne en spectacle au gré des humeurs de dame nature. Ouvrez les yeux, sentez l’herbe salée, assoyez-vous à l’une des nombreuses tables pour pique-niquer au bord du marais. Conquis ? Vous venez tout juste d’arriver. L’intérieur vous attend !
Une fois la porte franchie, vous vous croirez sur un immense bateau de croisière, tellement le fleuve est proche. Les grandes fenêtres laissent entrer la lumière du large, et permettent de continuer de suivre le spectacle de la danse du foin de mer, qui ondule au rythme du vent dans un ballet apaisant.
Deux guides souriants, Sarah et Vallier, nous accueillent. Que vous cherchiez le meilleur endroit pour un coucher de soleil ou les horaires des marchés publics, ils répondront à toutes vos questions. Puis, un dôme blanc géant, posé comme un œuf lunaire au milieu du bâtiment, frappe. D’un diamètre de 11 mètres, il abrite une expérience immersive unique dans l’est du Québec : Akamaraska.
C’est en fait un court-métrage de 15 minutes, qui transporte les spectateurs à travers les paysages, les villages, les saisons et les cœurs de ceux qui font vibrer le Kamouraska, le tout grâce à une projection à 360 degrés, regard tourné vers le haut. « Vraiment impressionnant », a lancé Bernard Généreux, député fédéral de la région, croisé par hasard lors de la visite du Placoteux. À ses côtés, son attachée politique Annie Francœur, également conquise. Akamaraska, devenu Kamouraska, est un mot algonquin qui signifie « il y a du jonc au bord de l’eau ».
Halte marine
Dans le même édifice, juste à côté, se trouve une halte marine. On y découvre la richesse biologique de la Grande-Anse. C’est Samuel Coutu, étudiant en bioécologie au Cégep de La Pocatière, qui s’y tient cet été pour répondre aux questions des visiteurs. La plus fréquente ? « Pourquoi l’eau est brune ? », dit-il en souriant. La réponse est simple et fascinante : les sols fins et fertiles du Bas-Saint-Laurent colorent le fleuve sans l’altérer. Car oui, cette eau est très propre, bien qu’elle transporte les sédiments d’une terre généreuse.
L’explication ne s’arrête pas là. Samuel parle aussi des marais salés, ces écosystèmes rares transformés au fil du temps en terres agricoles, essentiels à la biodiversité. Il évoque le jonc, utilisé jadis par les peuples autochtones pour fabriquer des objets du quotidien. « Moi, je suis Wendat de loin, du côté de mon arrière-grand-père, et c’est ici que j’apprends tout ça, en parlant aux gens. » Cette dimension humaine donne toute sa valeur à la Maison touristique du Kamouraska. Ah oui, les visiteurs demandent aussi très souvent ce qu’il y a de l’autre côté. Je vous laisse deviner.
Avant la sortie, une grande murale présente des artisans de la région, captés dans leur environnement, souriants, authentiques. On y reconnaît un voisin, un ami, ou un producteur dont on achète les fromages ou les légumes au marché. Chaque visage, chaque image renforce l’ancrage, et donne envie de les visiter et de leur piquer une jasette.
Le modèle du futur
Le modèle de la Maison touristique du Kamouraska correspond exactement à la vision portée par Tourisme Bas-Saint-Laurent pour réinventer l’accueil touristique. Ici, on ne vient pas que chercher une carte ou un dépliant, on vient vivre une rencontre. On vient s’inspirer. Pour les touristes, l’endroit est un premier contact privilégié avec la région. Pour les résidents, c’est une occasion de redécouvrir son coin de pays et de vivre d’intéressantes attractions, gratuitement, beau temps mauvais temps.
La Maison touristique du Kamouraska est un rappel que les trésors que l’on dit cachés d’une région sont souvent à deux pas de chez soi. Après y être passés, vous suivrez l’étoile du film Akamaraska, qui brille au-dessus d’une région qui ne demande qu’à se laisser redécouvrir.