La Menuiserie communautaire du Kamouraska devra patienter

La Menuiserie communautaire du Kamouraska avait déjà reçu des dons d’outils en prévision du lancement du projet. Photo tirée de Facebook.

Faute d’administrateurs désireux de s’engager, la Menuiserie communautaire du Kamouraska devra patienter. L’instigatrice du projet, Julie Leclerc, ne baisse pas les bras pour autant, mais elle se donne un an pour poursuivre les démarches, ou encore passer le flambeau.

L’assemblée constituante s’est déroulée le 15 février dernier au Camp Richelieu de Saint-Pascal. Avant cette date, Julie Leclerc avait au moins deux personnes intéressées à joindre le conseil d’administration à ses côtés, mais rien ne s’est finalement concrétisé au terme de cette rencontre. « On m’a dit que c’est une réalité qui se vit d’un bout à l’autre du Kamouraska, à l’heure actuelle : le recrutement de bénévoles est difficile », a-t-elle reconnu.

Le constat est tout de même décevant pour l’instigatrice. Depuis la première évocation du projet, au printemps 2023, Julie Leclerc aurait réussi à fidéliser plus de 150 personnes à son infolettre, la page Facebook rassemblait près de 300 abonnés, et environ 14 personnes se seraient inscrites au cours Initiation en charpenterie-menuiserie 1 du Centre de formation professionnelle Pavillon-de-l’Avenir, avec pour intérêt de participer éventuellement, d’une façon ou d’une autre, à la Menuiserie communautaire du Kamouraska.

« Personne ne veut se mouiller pour être au conseil d’administration. Tout le monde approché semblait avoir déjà vécu une expérience désagréable, au point de les freiner. »

Patienter

Julie Leclerc n’a donc pas d’autre choix que de patienter. À Rimouski, où un projet similaire a fini par prendre son envol dans le passé, les instigateurs ont mis trois ans avant de voir leur idée se concrétiser.

Dans leur cas, c’était surtout le financement et la recherche d’un endroit pour accueillir le projet qui avaient ralenti le démarrage. « Ils avaient reçu peu d’aide du milieu. C’est pourquoi ils en sont venus à créer le premier colloque des initiatives sociales et communautaires en ébénisterie communautaire, auquel j’ai participé en octobre dernier », a raconté Julie Leclerc.

Au Kamouraska, l’instigatrice du projet de menuiserie communautaire a pu compter sur le soutien de la Ville de Saint-Pascal, du Carrefour 50+ du Québec, et de Projektion 16-35 qui a agi comme organisme fiduciaire pour la vente des cartes de membre.

Elle déplore cependant que peu d’autres organismes communautaires aient accepté de s’impliquer, alors que le projet a à la base pour mission de briser l’isolement par la socialisation, l’entraide et le don à la communauté.

« Je crois sincèrement qu’on aurait pu exister. Malheureusement, le constat est que le milieu communautaire a un réel travail de valorisation à faire sur ce que c’est, le milieu communautaire, et d’y participer. La concertation, c’est la force économique première d’un territoire. »

Rien n’est toutefois perdu, car Julie Leclerc se donne encore une année pour recruter des gens autour d’elle et démarrer le projet. Si rien ne se concrétise à ce chapitre d’ici un an, et qu’un autre groupe de bénévoles désire reprendre le flambeau, elle se dit ouverte à les accompagner. « J’ai fait des sondages, j’ai des données à ma disposition. Ma participation au colloque à Rimouski, l’automne dernier, m’a aussi permis de savoir où lever les fonds pour le projet, et quels partenaires attacher. Je suis prête à partager tout ça si des gens souhaitent vraiment que ça se concrétise. »