À l’instar du maire de la ville de La Pocatière Vincent Bérubé, les élus du conseil de la MRC de Kamouraska annoncent leur appui au comité de mobilisation citoyenne pour la sauvegarde de la piscine du Cégep de La Pocatière afin que le gouvernement du Québec assume ses obligations dans le dossier de la réfection de cette dernière.
« Tout d’abord, il est bon de rappeler que la MRC n’a pas de pouvoir de taxation. Les MRC financent leurs activités par des transferts gouvernementaux ou par quotes-parts chargées aux municipalités, c’est-à-dire à même la taxation foncière. De plus, aucune somme n’est réservée pour la construction, l’entretien et la réparation de ce type d’équipement puisqu’ils reviennent à la mission de l’État », a déclaré Sylvain Roy, préfet de la MRC du Kamouraska.
C’est pourquoi les élus ont refusé, en décembre 2023, la demande du Cégep de La Pocatière de soutenir financièrement, à la hauteur de 100 000 $, la réparation de la piscine. Les 18 élus considèrent que le gouvernement du Québec doit faire preuve de la même sensibilité en mettant lui-même à niveau ses propres infrastructures.
Une nécessité régionale
Bien que les pressions sur les municipalités soient immenses et que la MRC demeure sensible à cette réalité, elle estime en contrepartie qu’il est vital que le Kamouraska possède un tel équipement pour la santé et la sécurité de ses citoyens. Les élus considèrent donc que ce n’est pas aux 21 234 citoyens du Kamouraska d’assumer la part du gouvernement et de compenser pour son inaction, tel que mentionné par la Vérificatrice générale dans son récent rapport.
« Nous soutenons le comité citoyen et saluons ses actions. Nous sommes prêts à faire les pressions politiques nécessaires pour que le gouvernement effectue son travail comme il se doit et qu’il paie pour ces rénovations qui lui incombent. Le fait que la piscine du Cégep soit possiblement utilisée par une majorité de Kamouraskoises et Kamouraskois ne justifie aucunement une collecte de fonds dans la communauté. C’est au gouvernement de payer pour les infrastructures dont il est le propriétaire. Nous donnons tout notre appui au comité citoyen dans ses démarches. », a ajouté le préfet Roy.
Déjà en contact avec les membres du comité citoyen pour la sauvegarde de la piscine, M. Roy juge que les citoyens sont en droit de se mobiliser pour la résolution de cette situation et assure du même souffle que les élus sont présents pour les accompagner. D’ailleurs, une réunion entre les membres du comité, le préfet élu et la direction générale de la MRC s’est tenue le 29 juillet. Lors de cette rencontre dite « transparente ». « Il a été entendu de se réunir régulièrement afin de travailler en concertation avec tous les partenaires impliqués pour ultimement voir le projet se réaliser », a conclu Sylvain Roy.
Rappelons que, selon le Conseil de Ville de La Pocatière, il est impensable que la population locale doive se déplacer à Rivière-du-Loup ou à Montmagny pour pratiquer leur sport, apprendre à nager ou bénéficier d’une formation en sauvetage.
« Après avoir investi 1,37 milliard dans l’usine de Northvolt, 7 M$ pour la tenue de deux parties préparatoires de multimillionnaires du hockey, le gouvernement injecte à nouveau de l’argent dans la société Airbus pour un montant de 400 M$, pourtant il indique ne pas avoir les liquidités nécessaires pour répondre à la révision de coût du projet de la piscine du Cégep. Nous sommes évidemment pour le développement économique, mais il est aussi important d’être conséquent et de s’occuper de ses propres infrastructures, particulièrement celles centrées sur l’éducation, la santé et l’activité physique avant de financer des multinationales », a récemment déclaré le maire de La Pocatière, Vincent Bérubé sur le sujet.