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La région pleure Diane Lavoie 

Diane Lavoie, dont le nom est associé à une pléiade de réalisations dans la région et au-delà, est décédée le 1er décembre dernier, à l’âge de 77 ans. Le départ de celle qui a été tellement active, autant en culture qu’en agriculture ou en politique municipale, a causé une onde de choc dans la communauté. 

« Diane Lavoie m’était chère. Nos routes se sont croisées en 2005 lorsque je suis devenu maire de La Pocatière et qu’elle était conseillère à Saint-Gabriel-Lalement. Ai-je besoin de faire un dessin pour vous dire que nos échanges étaient… animés ? », écrit sur sa page Facebook le député de Côte-du-Sud–Rivière-du-Loup–Kataskomiq–Témiscouata, Bernard Généreux.  

« J’ai perdu une amie passionnée, attentionnée et grandiose par ses idées folles, animées et entreprenantes. […] Je l’ai suivie dans ses projets, goûté à ses mets, et encouragée dans ses moments les plus difficiles, simplement parce que j’aimais sa fougue entreprenante. Elle aura marqué son village, son Kamouraska et son pays… le Québec », poursuit-il. 

Agronome de formation, Diane Lavoie a fondé et a été 12 ans à la tête de l’OBNL La Pommetterie de Saint-Gabriel-Lalemant. Elle a aussi été l’une des sept personnes à l’origine de la fondation du Festival d’été de Québec. « J’avais 19 ans à l’époque. On était en 1968, le milieu culturel était en pleine effervescence, et on voulait animer Québec durant l’été. On a eu l’idée de partir un festival multidisciplinaire », racontait-elle à Maxime Paradis dans un texte publié dans Le Placoteux en 2017. Elle a aussi été la fondatrice du Théâtre jeunesse Les Gros Becs de Québec, devenu La Caserne, toujours en activité, et qui a accueilli plus de 37 000 spectateurs en 2024-2025. 

Elle entreprend avec succès des études en agronomie à l’Université Laval. Son stage l’amène dans la région, au tournant des années 2000, à la Société des plantes de Kamouraska. Elle s’installera ensuite à Saint-Gabriel-Lalemant, où elle devient maraîchère. Engagée durant de nombreuses années dans le Marché public de la Grande-Anse de La Pocatière, elle a été à la tête du projet unique La Pommetterie, qui compte neuf vergers composés de 12 à 200 pommetiers répartis dans tout le village de Saint-Gabriel. 

Ainsi, de la culture à l’agriculture, elle confiait à Maxime Paradis être persuadée que dans la vie, chaque individu avait deux champs d’intérêt qu’il arrivera ou non à exploiter. Elle se considérait chanceuse d’avoir pu se réaliser dans les siens. « Quand tu les as dans le cœur tous les deux, et que tu ne changes pas de tempérament, il n’y a pas de raison que tu ne puisses pas arriver à passer de la culture à l’agriculture. » 

À l’origine du développement de la filière mycologique au Kamouraska, elle recevait en 2024 le tout premier trophée Rosaire, remis par l’organisation à une personne qui s’est particulièrement investie dans le développement du secteur mycologique de la région. 

Madame Pommette 

Julie-Christine Helas a bien connu Diane Lavoie, surnommée « madame Pommette » à son arrivée dans la région. « Les visionnaires ont souvent au moins un gros défaut : c’est qu’ils voient toujours plus loin, plus grand. Et si certains pensaient que les pommettes sauraient retenir toute son attention et son énergie, c’était sans compter sur le fascinant monde des champignons. Dans l’esprit de Diane, c’était très clair dès les premières études de potentiel mycologique : si les pommettes allaient faire briller la région par leur beauté et leur saveur, les champignons seraient le prétexte parfait pour que les gens d’ici se réapproprient leurs forêts », disait-elle dans un texte hommage lu lors de la remise du prix Kamouraska mycologique. La conclusion que prononçait alors Mme Hélas est on ne peut plus appropriée suite à son départ. 

« Merci Diane pour ta fougue, tes idées folles, ta fantaisie contagieuse, ta gourmandise des bonnes choses et de la vie en général, pour ta soif inextinguible d’apprendre pour redonner, pour cette foi en ta communauté et ton talent de faire graviter autour d’un même projet de grands spécialistes et de petites gens anonymes, merci pour ton implication, généreuse et entière. » 

Diane Lavoie est décédée le 1er décembre. Photo : Courtoisie