La Remontée plus dépendante que jamais des dons du public

Hélène Caron avec Vie, parrainée par Concertation prévention suicide de la MRC de Montmagny. Photo : Maxime Paradis

Le Centre d’équithérapie La Remontée de Saint-Jean-Port-Joli a réussi tant bien que mal à passer à travers la pandémie de COVID-19, mais l’OBNL est aujourd’hui rattrapé par l’inflation. Devant une hausse considérable de ses frais d’exploitation, l’appel au milieu en soutien à ses activités est plus important que jamais.

La Remontée offre des services équestres adaptés aux personnes ayant une déficience physique ou intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme ou tout autre besoin particulier. Sept chevaux sont à la disposition de l’OBNL pour bien remplir sa mission. Un animal coûte cependant 5000 $ par année en alimentation et en soins. 50 % de la facture est défrayée par l’organisme, alors que l’autre portion est assumée par un parrain : une famille, une entreprise ou un organisme. Cinq d’entre eux sont actuellement parrainés par des entreprises de la région et par un organisme, une aide salutaire.

« La plupart de nos parrains le font pour deux ou trois ans. Actuellement, il y a Concertation prévention du suicide, Plastique Gagnon, Desjardins, Weed Man et Rousseau Métal qui sont sur notre programme de parrainage. On aurait toutefois besoin d’au moins deux parrains supplémentaires pour nos autres chevaux », mentionne la directrice Hélène Caron.

Au plus fort de la pandémie, les différentes aides gouvernementales ont offert un coup de main non négligeable à La Remontée, reconnaît la directrice. Mais contrairement à certains OBNL, la suspension répétée des activités au plus fort des vagues ne permettait pas de faire des économies. « On travaille avec du vivant : les chevaux continuent de manger et ils doivent maintenir un certain niveau d’exercice pour être en bonne forme physique en prévision de la reprise. Tout ça a un coût, mais plus de clients, plus de revenus. Quand les aides sont arrivées, il était temps », avoue-t-elle.

Inflation

Maintenant que la COVID-19 ne nuit plus à la reprise normale des activités, c’est l’inflation qui rattrape aujourd’hui l’organisme. Pour l’ensemble de ses activités, les coûts d’exploitation ont augmenté de 5 % à 12 % dans la dernière année, selon les postes budgétaires. Sa clientèle étant déjà vulnérable, La Remontée se refuse à refiler la facture aux familles. Pour cela, l’OBNL n’a d’autre choix que de se tourner de nouveau vers le milieu pour le soutenir. « Un centre comme le nôtre, en périphérie des grandes zones urbaines, leurs tarifs à l’heure sont facilement le double de ce qu’on charge. Mais ils peuvent se le permettre, le volume de gens est plus important et leurs revenus plus élevés que dans la région », enchaîne la directrice.

Seulement 40 % des revenus de La Remontée proviennent de la vente des services. Le reste de son financement est assuré par une aide financière du CISSS de Chaudière-Appalaches, et par les généreux donateurs attachés à la mission de l’organisme. Le Centre se doit donc d’être créatif pour trouver de nouvelles méthodes de financement qui assurent la poursuite de ses activités. Le programme de parrainage des chevaux en est un ; Resto-don, qui verse un certain montant d’argent à l’OBNL à l’achat par les clients d’un plat vedette dans huit restaurants de Saint-Jean-Port-Joli ou de Saint-Aubert, en est un autre. « On a aussi notre campagne de dons annuels qui nous a permis d’amasser 10 000 $ l’an dernier. On la relance cette année avec le même objectif », poursuit Hélène Caron, qui ajoute que 20 517 $ ont été amassés l’an dernier par l’OBNL en divers dons et commandites.

Bénévolat

La Remontée se distingue également par l’implication d’une soixantaine de bénévoles. Plus tôt cette année, l’organisation a été coiffée du Prix Hommage bénévolat-Québec lors de la 25e édition de l’événement, une récompense méritée quand on sait qu’ensemble, les bénévoles cumulent pas moins de 1612 heures de bénévolat pour l’année 2021 seulement. « Heureusement que nous les avons, car si on devait tous les payer, on n’arriverait pas à offrir nos services à coût abordable, peut-être même à poursuivre nos activités. »