Gaétan Godbout a mis un terme à une impressionnante carrière en communications en juin dernier. Destiné à devenir barbier, l’homme originaire de Saint-Omer dans L’Islet-Sud a finalement jonglé avec le journalisme durant plusieurs années avant de faire le saut aux communications diocésaines, poste qu’il a occupé durant 25 ans.
Barbier? Gaétan Godbout avait beau être entouré d’amis et de collègues qu’il côtoie depuis plusieurs décennies, la majorité d’entre eux ignoraient ce fait d’armes du communicateur et écrivain qu’ils ont connu pour la plupart comme journaliste pour Le Peuple et ensuite Le Placoteux avant de prendre en charge les communications du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière il y a 25 ans. « J’ai souvent été au mauvais endroit au mauvais moment », a-t-il répondu lors de ce repas annuel tenu par l’Évêque du Diocèse en compagnie de la presse régionale.
Alors que le jeune Gaétan Godbout, 16 ans, venait tout juste de terminer sa quatrième année du secondaire, il avait décidé de s’inscrire à l’école de coiffure à Québec pour devenir barbier. « Je venais d’une famille de neuf enfants et mon père a toujours été le seul à travailler. Je voulais contribuer, gagner ma vie. Mais c’était l’époque hippie où les garçons se laissaient pousser les cheveux et les salons de barbier se sont mis à fermer les uns après les autres », raconte-t-il.
Gaétan Godbout n’a donc pas tardé à retourner sur les bancs d’école terminer son secondaire, compléter son Cégep et s’inscrire à l’Université Laval pour devenir enseignant en histoire. « L’histoire n’était pas obligatoire à cette époque-là, mais optionnelle. Encore là, on m’a dit : “Pourquoi tu t’en vas là, ça ne s’enseigne plus l’histoire!” C’est pourquoi je dis encore : mauvais endroit au mauvais moment », poursuit-il en riant.
Carrière journalistique
Le momentum de Gaétan Godbout s’est néanmoins amélioré par la suite. Avec en poche un baccalauréat en histoire et journalisme, il a pris le chemin des médias écrits régionaux. « J’ai eu des opportunités à Québec, Montréal, même Vancouver, que j’ai toutes refusées. J’ai toujours été attaché à ma région, ma famille, mes amis. Je voulais rester chez nous! »
À un carrefour de sa vie sur le plan personnel et professionnel, il a décidé, après un été de réflexion, de tirer un trait sur le journalisme. Il n’avait rien devant lui à ce moment et s’en remettait à la « divine providence ». « Je me donnais un an et si rien ne se présentait, je me réinscrivais à l’université faire ma maîtrise en histoire. »
Mais Gaétan Godbout a eu l’appel, au sens propre. Le poste aux communications diocésaines venait de se libérer et comme il y avait déjà travaillé de façon occasionnelle dans le passé, on l’a contacté pour lui proposer. Il n’a pas tardé à accepter.
« J’ai travaillé avec quatre évêques différents : Mgr André Gaumond, Mgr Clément Fecteau, Mgr Yvon-Joseph Moreau et le dernier Mgr Pierre Goudreault. La confiance a toujours été là de leur part et je vais toujours en garder un excellent souvenir. »
JMJ, radio et web
Ces 25 années passées au diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière ont été ponctuées de plusieurs changements dans le milieu des communications dont l’expérience médiatique passée de Gaétan Godbout a été salutaire. L’arrivée du web a entre autres bousculé la façon de communiquer par le biais du bulletin diocésain mensuel papier devenu il y a huit ans une infolettre hebdomadaire appelée Lettre du Jeudi. En parallèle, l’Évêché a revu au moins à trois reprises l’entièreté de son site internet.
Au sein des médias régionaux, Gaétan Godbout a aussi piloté la réalisation et la recherche de l’émission Voie de vie diffusée de 2001 à 2020 à CHOX-FM et animée successivement par l’abbé René Paradis et ensuite Madeleine Bélanger Leblanc. La création de cette émission de 15 minutes construite autour de la vie diocésaine et la façon dont les invités vivaient à leur façon l’évangile au quotidien avait été motivée par l’interruption de la diffusion de la messe dominicale sur les ondes de la même station, quelques mois plus tôt.
« À la même époque, j’avais aussi été désigné avec Annie Sénéchal pour préparer un groupe du Diocèse aux Journées mondiales de la jeunesse de Toronto. J’avais déjà 48 ans, je me sentais tout sauf jeune, même un peu vieux pour vivre cette expérience-là, mais j’ai eu beaucoup de plaisir à côtoyer ce groupe-là. »
Implications et retraite
Les 25 ans de Gaétan Godbout au diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière se sont déroulés en parallèle d’une multitude d’implications communautaires au sein de divers organismes de la région. Depuis 20 ans, il assume la présidence de la Société historique de la Côte-du-Sud, il a également contribué à la création de la Fondation André-Côté et plus récemment à la relance de Développement et paix en compagnie de Mgr Goudreault.
Sa passion pour l’histoire et l’écriture l’ont aussi amené à publier quelques ouvrages, dont Église de Sainte-Anne, terre de promesses (1951-2001) et plus récemment Le clergé diocésain, Sainte-Anne-de-la-Pocatière (1951-2021). D’autres projets l’habitent toujours pour sa retraite, dont un livre sur la mission du Diocèse au Nicaragua, un autre sur l’histoire des hôpitaux de la Côte-du-Sud et enfin un recueil des textes d’Yvon-Joseph Moreau, du temps qu’il était évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. « Mon pire ennemi sera ma procrastination. Je vais m’inspirer le plus possible de la discipline de Mgr Goudreault. »
Gaétan Godbout a quitté pour la retraite en juin dernier, « en bon terme avec tout le monde », a-t-il dit, serein. Jean-François Morin, qui a œuvré précédemment dans l’archidiocèse de Québec, a depuis pris sa succession.