La Société des plantes s’ouvre au public après plus de 20 ans

Une nouvelle boutique ouverte à l’année a été aménagée à la Société des plantes, sur le rang de l’Embarras à Kamouraska. Photo : Maxime Paradis.

C’est une véritable petite révolution qui se vit depuis peu à la Société des plantes de Kamouraska. Boutique ouverte au public, ateliers à venir et visite guidée font sortir l’entreprise de son cocon après 21 ans d’existence.

La patience et un soupçon d’entêtement sont certainement deux caractéristiques qui collent bien à la peau de Patrice Fortier. Patient, car son entreprise arrive enfin là où il aurait aimé qu’elle soit lorsqu’il l’a démarrée il y a 21 ans. Entêté, parce qu’il a accompli ce que ses enseignants à l’ITA de La Pocatière de l’époque lui disaient impossible à réaliser : produire des semences de plantes utiles, agréables et certifiées bio dans un climat comme le nôtre.

« L’humidité, ça nuit à la production de semences, ça prend généralement un climat plus sec. C’est pourquoi ce n’est pas très répandu chez nous. Si on est arrivé à se distinguer, c’est qu’avec le temps on est allé chercher des variétés qui donnent de bons résultats et qu’on a adopté nos protocoles de culture à la réalité de notre région », raconte l’autodidacte.

La réussite est telle que la notoriété de la Société des plantes dépasse maintenant les frontières de la région. Depuis longtemps, Patrice Fortier travaille avec de grands chefs, d’autres spécialisés dans les plantes médicinales, en plus de vendre au grand public au Québec, au Canada, aux États-Unis et même en France grâce à la magie d’internet. Pour la petite entreprise qui emploie aujourd’hui entre quatre et sept entreprises dans le rang de l’Embarras à Kamouraska, il s’agit là d’un bel accomplissement.

« On contribue pas mal à maintenir notre bureau de poste en vie, dit fièrement Patrice Fortier. Mais c’est sûr qu’avoir réintroduit des variétés ancestrales devenues introuvables dans certaines régions et qui donnent pourtant d’excellents résultats, comme le haricot de Caen, fait que des gens du Calvados en Normandie vont nous contacter pour acheter de nos semences », résume-t-il.

Ouvert au public

Avec pareil succès, par surprenant que les curieux qui voulaient arrêter à la Société des plantes soient nombreux. Patrice Fortier faisait du mieux qu’il pouvait pour les accueillir, lorsque possible, mais rien n’était véritablement structuré pour le faire, reconnaît-il. L’atteinte des 20 ans a été l’occasion pour l’entrepreneur de revoir tout son fonctionnement pour bonifier et diversifier l’offre, ce à quoi il aspirait depuis le jour un de la création de son entreprise.

Embauche de nouveaux employés et investissements dans les infrastructures permettent aujourd’hui à la Société des plantes de travailler sur de nouveaux fronts. Un bâtiment patrimonial adjacent à sa résidence a été rénové et agrandi. Toutes les activités de la Société des plantes s’y déroulent, de l’entreposage des semences, au traitement et à l’ensachage. Une boutique ouverte à l’année y a aussi été aménagée et permet d’y acheter des semences disponibles ou des plantes en pot avec des taux de germination peut-être trop complexes pour le jardinier amateur.

Il est aussi possible de réserver maintenant des visites guidées en version courte ou longue directement sur le site internet lasocietedesplantes.com. Pour les ateliers thématiques, ils s’étendront sur toute l’année et les premiers sont prévus à l’automne. Tous les détails se trouvent également en ligne.

« Il reste encore des choses à améliorer l’an prochain, entre autres pour les visites guidées, mais on est content d’être rendu au stade où on peut partager notre savoir-faire. Avoir une plus grande équipe permet ça, car je peux déléguer. C’est une forme de renouveau, de redémarrage pour la Société des plantes. »

Expo

Une exposition extérieure appelée Mi-Sauvage, concoctée par Patrice Fortier et Nicolas Fonseca est actuellement offerte au Centre d’Art de Kamouraska. Celle-ci présente un jardin plantes adventices et sauvageonnes dans lequel les visiteurs sont invités à déambuler au moyen d’un support audio. L’exposition permet, entre autres, de « redéfinir le beau », tout en apprenant davantage sur les plantes spontanées et comestibles.