Le territoire de Saint-Roch-des-Aulnaies jusqu’à Saint-André fait partie de la zone séismique de Charlevoix. On peut comprendre que lorsqu’un tremblement de terre survient, cela ne laisse personne indifférent.
On doit l’une des premières mentions d’un « tremble-terre » au jésuite Jérôme Lallemand en juin 1638 à Trois Rivières. Mais sur la Côte-du-Sud, les premiers témoignages de ce phénomène datent de 1791. Le 6 décembre de cette année-là, un séisme d’une magnitude évaluée aujourd’hui à 6 à l’échelle de Mercali (modifiée) cause de sérieux dommages à l’église de Kamouraska. Devant la situation, l’évêque de Québec Mgr Joseph-Octave Plessis autorise le curé à célébrer les offices dans sa « chapelle domestique ». Étant donné que le temple était situé sur un sol instable, la décision d’en construire une nouvelle sur un nouveau site était de plus en plus envisagée.
Des notes manuscrites conservées au Centre d’archives de la Côte-du-Sud, compilées par l’archiviste Joseph Lavoie et provenant sans doute des journaux de l’époque, montrent que treize tremblements de terre se seraient produits dans la région entre 1831 et 1925. Selon les tables météorologiques issues des Annales du collège de Sainte-Anne, six autres sont enregistrées dans la paroisse entre 1843 et 1855. Le 18 février 1843, il est particulièrement saisissant, car trois secousses se font sentir.
Trois autres tremblements de terre ont marqué la population : ceux de 1860, 1870 et 1925. Le 20 octobre 1870, entre 11 h et midi, « les gens se précipitent en dehors de leur demeure », selon Wilfrid Lebon (Histoire du collège de Sainte-Anne…). De nombreuses cheminées s’affaissent sur le sol. La secousse, raconte-t-il, est plus forte que celle de 1860.
Mais c’est le séisme de 1925 qui a le plus marqué la mémoire. Plusieurs témoignages nous sont parvenus de cet événement. Dans ses notes manuscrites conservées aux Archives de la Côte-du-Sud, Napoléon Dumont raconte que les pierres tombales se sont renversées à Saint-Alexandre. Dans ses Mémoires, Théodora Dupont révèle même l’existence d’une chanson composée à la suite du séisme : la Complainte du tremblement de terre.