Dans le secteur bioalimentaire de la région lié aux champignons, on compte 77 entreprises qui commercialisent des produits ou des menus mycologiques, qui transforment, conservent, distribuent, cueillent, cultivent ou fournissent le nécessaire à la culture des champignons… c’est donc un marché actif!
Par contre, tous le diront, l’approvisionnement en champignons est toujours insuffisant, et la demande surpasse toujours l’offre, et ce, même si la quantité de champignons disponible augmente annuellement. En 2020, un sondage nous apprenait que 55 % des entreprises du Kamouraska Mycologique rencontraient des difficultés d’approvisionnement, et que 47 % des champignons commercialisés provenaient de l’extérieur de la région.
Dans les faits, deux sources d’approvisionnement existent : les champignons sauvages et les champignons cultivés.
Depuis plusieurs années, et plus intensément depuis 2016, plusieurs experts de la région – notamment Biopterre – appuient le développement de l’expertise en culture de champignons auprès de producteurs du Kamouraska. Actuellement, on compte sept entreprises qui cultivent des champignons dans la région, généralement en petite quantité, en production extérieure pendant la saison estivale. La toute nouvelle coopérative Champignons des Méandres se distingue par sa volonté de produire à l’année une quantité et une diversité de champignons gourmets en culture intérieure. Mentionnons que chacune de ces entreprises a sa place dans le portrait mycologique actuel, et que la diversité des espèces produites et des choix de mise en marché (panier, kiosque, commerce au détail, aux transformateurs, etc.) leur permet de tirer leur épingle du jeu.
Bien que la productivité et la diversité en champignons dans les forêts du Kamouraska aient été étudiées – pendant six ans – et définies comme bonnes, encore faut-il que les conditions annuelles soient favorables à leur fructification. En effet, presque chaque été depuis 2014, des conditions de sécheresse limitent la productivité en champignons sauvages pendant les mois de juillet et août. Heureusement, la productivité pendant les mois de septembre et octobre est généralement intéressante et stable. Outre la fluctuation de la productivité saisonnière, l’enjeu majeur concernant la cueillette demeure la capacité des cueilleurs et des entreprises de cueillette à « faire sortir » la ressource du bois. Bien que l’apport des « cueilleurs du dimanche » soit bienvenu, et que quelques entreprises de la région réalisent des cueillettes intéressantes, pour l’instant aucune entreprise d’ici n’organise une cueillette commerciale d’envergure, avec une logistique bien ficelée et des équipes de cueilleurs formés.
Bien sûr, des règles éthiques sont à considérer. Par exemple, on ne peut pas cueillir n’importe où, mais contrairement à ce que l’on entend parfois, la cueillette de champignons ne nuit pas à la pérennité de la ressource. En effet, cueillir une pomme ne nuit pas au pommier!
Enfin, plusieurs enjeux liés à l’approvisionnement en champignons n’ont pas été abordés dans cette chronique, faute d’espace… Mais il est certain que la MRC de Kamouraska et ses partenaires du Kamouraska Mycologique vont poursuivre leurs efforts pour stimuler l’approvisionnement en champignons dans la région. Que les intéressés restent attentifs aux incitatifs qui seront proposés en 2023… à suivre!
Collaboration spéciale : Pascale G. Malenfant