L’autocueillette d’arbres de Noël reprend à Saint-Joseph-de-Kamouraska

Raymond Frève. Photo : Maxime Paradis

La « retraite » de Raymond Frève a finalement été brève. Après avoir vendu il y a quatre ans la coupe des arbres de Noël sur sa terre du 5e Rang Ouest à Saint-Joseph-de-Kamouraska, il reprendra du service les samedis et dimanches de 10 h à 16 h dès le 26 novembre, en axant plus que jamais sur l’autocueillette.

Le cultivateur de sapins, qui a été durant de nombreuses années directeur général et représentant publicitaire pour Le Placoteux, avoue d’emblée qu’il s’ennuyait du contact avec le public. Depuis qu’il avait vendu la coupe des sapins à la Sapinière Régis Harton de Saint-Épiphane, il s’amusait à faire des aménagements forestiers sur son lot à bois. « Finalement, je suis plus horticulteur que bûcheron », dit-il en riant.

Durant la trentaine d’années où il s’est occupé de sa sapinière, Raymond Frève cultivait jusqu’à 2000 nouveaux arbres par année. Au plus fort de la production, entre 12 000 et 15 000 sapins y poussaient, la plupart distribués dans un réseau de commerces de la région qui en faisaient la revente. Une infime partie — environ une centaine — était vendue directement sur place par le biais de l’autocueillette, qui a cessé durant les années d’exploitation de la Sapinière Régis Harton.

Quatre ans plus tard, la sapinière de Raymond Frève est légèrement dégarnie, mais il reste amplement de sapins et de repousses pour exploiter le site encore une dizaine d’années, d’estimer le cultivateur. Il entend maintenant mettre l’accent sur l’autocueillette, activité unique dans la région, et la vente directe pour ceux qui n’ont pas l’ambition de partir avec traîneau et sciotte dans les champs pour choisir leur arbre. « Je crois que les gens seront contents de revenir. Quand j’ai vendu, on m’en parlait beaucoup. C’était une tradition pour eux de venir chercher leur arbre à Saint-Joseph. J’espère seulement avoir assez de sapins pour fournir. »

Il a d’ailleurs ciblé 200 arbres « potentiels » pour l’autocueillette, à peine 10 % de toute la plantation. Ceux-ci sont tous marqués d’un ruban rouge, mais les cueilleurs n’ont pas à se restreindre qu’à ces arbres, assure-t-il, comme quoi les sapins ne devraient pas manquer.

Le cultivateur tient néanmoins à se préparer à un engouement plus important que par le passé, d’autant plus que les prix des arbres de Noël naturels ont grandement augmenté ces dernières années en magasin, quand ce n’est pas la rareté qui s’est manifestée à certains endroits, parfois près d’un mois avant les fêtes. « Il y avait plus d’indépendants par le passé. Plusieurs ont été achetés par de gros producteurs de l’extérieur de la région, ces dernières années. Mais en même temps, les prix étaient peut-être un peu trop bas avant. »

Raymond Frève promet déjà que ses prix seront accessibles, donc pas de mauvaise surprise à prévoir à la caisse. Ses sapins étant cultivés naturellement, donc sans herbicide, pesticide, ni fongicide – des éléments recherchés par les consommateurs d’aujourd’hui –, le rapport qualité-prix s’annonce excellent, poursuit celui dont les réflexes de représentant publicitaire sont toujours aussi bien aiguisés.

Quelques trucs

Spécialiste dans la culture d’arbres de Noël naturels depuis 35 ans, Raymond Frève a partagé quelques-uns de ses bons trucs pour bien conserver son sapin à la maison : maintenir le sapin dans un endroit frais ou non exposé au soleil, lorsqu’acheté précocement ; recouper la base de l’arbre avant de la plonger dans l’eau ; toujours utiliser une égoïne ou une sciotte, mais jamais une scie mécanique qui peut « brûler » la souche ; éviter de placer l’arbre devant une plinthe de chauffage ou une fenêtre exposée au soleil toute la journée ; mettre dans l’eau de l’aspirine, du 7 Up, du sucre ou un doigt d’eau de Javel, ce qui permettrait de conserver la cicatrice de la souche intacte.

« Un arbre peut absorber jusqu’à un litre d’eau par jour dans les premiers jours. L’eau de Javel, qui selon moi fonctionne le mieux, évite qu’une espèce de glu se forme sur la souche, qui ensuite empêche l’arbre de bien boire son eau. Maintenu dans de bonnes conditions, votre sapin naturel aura fière allure pour au moins un bon mois dans votre maison. »

Photo : Maxime Paradis