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Le mauve pour dire non à la maltraitance des aînés

Pascale Ouellet, directrice du Centre d’action bénévole du Kamouraska et membre active de la Table des aînés. Photo : Courtoisie

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées, la Table des aînés du Kamouraska et ses partenaires ont lancé une action symbolique du 8 au 15 juin pour sensibiliser la population. Bâtiments, édifices publics et résidences pour aînés ont été illuminés en mauve afin de rappeler que la maltraitance, sous toutes ses formes, ne doit jamais être tolérée.

« La maltraitance est souvent cachée. Les gens n’osent pas en parler, parfois par honte, parfois par peur de perdre leurs liens familiaux », explique Pascale Ouellet, directrice du Centre d’action bénévole du Kamouraska et membre active de la Table des aînés. Dans des villages où tout le monde se connaît, la problématique est d’autant plus délicate à aborder. « On voit des situations où un enfant ou un petit-enfant abuse financièrement d’un parent. D’autres membres de la famille ne le savent pas, et quand ça sort, ça éclate », déplore Mme Ouellet.

Selon elle, les cas de maltraitance sont nombreux, mais peu signalés. Les formes varient : psychologique, physique, financière, ou même par négligence. « Il y a beaucoup de fraudes téléphoniques, ça aussi c’est une forme de maltraitance. Mais comme c’est souvent invisible, c’est difficile à quantifier. »

L’initiative d’illuminer en mauve les lieux fréquentés par les aînés vise à susciter la discussion, et à briser le silence. La Table invite aussi la population à porter du mauve le 15 juin, et à afficher un objet de cette couleur à la maison. Cette campagne s’inscrit dans une mobilisation plus large, amorcée depuis l’adoption de la Charte de la bientraitance kamouraskoise en 2023. Cette charte promeut le respect, l’inclusion, la dignité et l’épanouissement des aînés.

Malgré les ressources disponibles, comme la Ligne aide maltraitance adultes aînés (1 888 489-2287) et les services de proximité, Mme Ouellet rappelle que tout repose sur la volonté des personnes concernées. « Parfois, on approche une personne avec bienveillance, mais si elle ne veut pas aller plus loin, on ne peut pas forcer. Même la police n’est pas toujours la meilleure option quand ce n’est pas clair. »

Elle invite donc chacun à être vigilant : « Si vous avez un doute, parlez-en. Et si vous êtes vous-même concerné, sachez qu’il existe des gens de confiance à qui vous pouvez vous confier. » La maltraitance est un fléau silencieux, mais la solidarité peut faire toute la différence.