Le patrimoine des machineries agricoles

Publicité de la compagnie Desjardins Limitée vers 1954. Collection privée.

La fabrication de machines agricoles et d’outils aratoires connaît une croissance phénoménale sur la Côte-du-Sud entre 1865 et les années 1950. Durant cette période, cette industrie répond aux besoins grandissants des fermes familiales.

Saint-André-de Kamouraska voit naître une première fabrique de machinerie agricole en 1865. En 1893, l’industriel Charles-Alfred Roy dit Desjardins (1846-1934) fait construire un quai et un petit tronçon de chemin de fer reliant la gare de Saint-André pour l’expédition de ses produits. Prenant diverses raisons sociales, notamment sous les noms Cie Desjardins & Paradis et Compagnie Desjardins, cette entreprise connaît une croissance exceptionnelle entre 1901 et 1921. Donnant du travail à une cinquantaine d’ouvriers, elle comprend entre autres une fonderie de fonte grise, et une fabrique de moteurs et d’outillage de scierie.

L’examen d’un catalogue de la manufacture Desjardins des années 1950 nous fait découvrir les produits qu’elle pouvait offrir aux fermes canadiennes. L’usine fabrique des épandeurs d’engrais, des batteuses à foin et des bancs de scie de tracteurs. Avec les années, elle diversifie sa production. Elle offre ainsi des brouettes, des convoyeurs de ferme, et même des silos préfabriqués pour le grain.

Les manufactures de machinerie agricole ont été florissantes jusque dans les années 1950. Sur la Côte-du-Sud, les fabricants de moulins à battre se comptent sur les doigts de la main. Il y a celle d’Anselme Normand à Montmagny, et une autre appartenant à Arthur-Napoléon Normand, mais celle-ci sera absorbée par la Compagnie manufacturière de Montmagny. Amable Bélanger, celui qui a donné son nom aux poêles Bélanger, a lui aussi été l’un des précurseurs dans la fabrication de machinerie agricole.

Aujourd’hui, le patrimoine des machines agricoles se retrouve au Musée québécois de l’alimentation et de l’agriculture à La Pocatière.