Le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud (SPBCS) s’insurge contre les récentes actions du Groupe Lebel inc., lesquelles, dit-on, auraient des conséquences dévastatrices pour les producteurs et les communautés rurales de la Côte-du-Sud.
Le syndicat appuie ses affirmations sur le fait que le Groupe Lebel s’est récemment porté acquéreur de l’usine de Bois de sciage Lafontaine à Sainte-Perpétue tout en annonçant sa fermeture, et ce, sitôt la transaction complétée.
« Bien évidemment, cette décision met en péril les emplois de ses 38 employés, et affectera indéniablement la vitalité économique de cette municipalité de 1774 âmes. Cette fermeture aura aussi des impacts dramatiques pour les producteurs de bois de la Côte-du-Sud, ainsi que pour leurs sous-traitants qui perdront un marché leur permettant de générer des revenus bruts estimés à plus de 5 M$ annuellement. », a expliqué Jean-Sébastien Tremblay, directeur général du Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud.
Dans les derniers mois, le Groupe Lebel aurait, par l’intermédiaire de sa filiale Bois Daaquam, demandé au ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) de procéder au transfert de la garantie d’approvisionnement de 67 000 m³ de bois de Bois de sciage Lafontaine vers ses usines de Saint-Just-de-Bretenières et de Saint-Pamphile.
« Cette demande n’est accompagnée d’aucune garantie de hausse de consommation de bois dans ces deux usines. D’ailleurs, une hausse de leur capacité de production ne serait pas envisagée. Conséquemment, la crainte des producteurs de perdre ce marché est ainsi fondée », a ajouté M. Tremblay.
Le syndicat estime ainsi que le Groupe Lebel et le MRNF ne se soucient pas davantage du développement économique régional des communautés rurales de la Côte-du-Sud. Il dénonce du même souffle le fait que ces organisations tentent de jeter de la poudre aux yeux de leurs parties prenantes, plutôt que de travailler avec elles à l’implantation de solutions durables pour la survie de l’ensemble de celles-ci en Côte-du-Sud.
« Pour ajouter l’insulte à l’injure, le Ministère a récemment autorisé le Groupe Lebel à transférer 32 050 m³ de bois destinés à ses usines de Saint-Hilarion (Charlevoix), de Vallée-des-Lacs (Bas-Saint-Laurent) et de Biencourt (Bas-Saint-Laurent) vers son usine de Bois Daaquam à Saint-Just-de-Bretenières. Sur le plan économique, on estime que ce volume de bois aurait permis de générer des revenus bruts d’environ 3,8 M$ pour ses producteurs, et que ceux-ci en seront maintenant privés », a déclaré le directeur général du SPBCS.
Ce transfert de bois, selon le syndicat, devrait avoir un impact environnemental indéniable, puisqu’il nécessitera environ 750 voyages de semi-remorques, qui devront parcourir les 550 kilomètres séparant ces usines, émettant ainsi une quantité substantielle de gaz à effet de serre.
Selon les derniers sondages du SPBCS, 78 % des producteurs de bois exploitent leur lot seul ou avec leur famille, 64 % d’entre eux ont un revenu familial inférieur à 59 999 $, et 79 % d’entre eux considèrent que le prix payé par les acheteurs n’est ni juste ni équitable.
« Ces décisions du Groupe Lebel viendront aggraver la situation déjà fragile des producteurs de bois d’ici. Présentement, ceux-ci sont durement touchés par l’inflation, notamment par la hausse du prix du carburant et de la main-d’œuvre », a conclu Jean-Sébastien Tremblay.
Le Groupe Lebel, contacté par le Placoteux sur la sortie médiatique du Syndicat des producteurs forestiers de la Côte-du-Sud, n’a pas voulu commenter ce dossier pour l’instant.