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L’église de Saint-Pacôme cherche sa nouvelle vocation

Les citoyens de Saint-Pacôme sont invités à participer à un sondage pour imaginer ensemble le futur de leur église. Photo : Archives Le Placoteux

Les Jardins du clocher sont morts, place à Projets 222. L’organisme qui voit aux destinées de l’église du village tourne la page et change de nom. L’entreprise Inno-3B, qui y avait installé ses équipements pour la culture de micropousses et de légumes, a déjà retiré tout son matériel. L’expérience n’a jamais véritablement été rentable. L’organisme sans but lucratif cherche maintenant à redéfinir le rôle de l’église, et consulte la communauté.

« Le nom ne cadrait plus avec la réalité. On ne cultive plus de salades, alors Les Jardins du clocher, ça ne voulait plus rien dire », explique Francine Boucher, présidente du conseil d’administration. La nouvelle dénomination, Projet 222, fait référence à l’adresse du lieu, le 222 boulevard Bégin, où trône toujours l’église désacralisée.

Le changement de nom n’est pas qu’un geste symbolique : il marque une période d’incertitude, mais aussi d’ouverture. « On ne sait pas encore exactement ce qu’on fera avec l’espace, mais on veut que la population s’implique. C’est pour ça qu’on a lancé un sondage en ligne », précise Mme Boucher. Ce sondage, accessible sur Internet, invite les citoyens à partager leurs idées quant à l’avenir du bâtiment et aux types d’activités qu’ils aimeraient y voir naître.

Lieu de rassemblement

L’idée qui rallie le plus le conseil d’administration est celle d’une cuisine collective assortie d’activités communautaires et culturelles. « Une cuisine, ça rassemble les gens. Ce serait un lieu où on pourrait préparer des repas abordables pour ceux qui en ont besoin, mais aussi offrir de la bouffe, de la musique, des rencontres intergénérationnelles », résume la présidente.

En attendant, la survie du lieu repose sur un fragile équilibre financier. Les dépenses fixes atteignent environ 3000 $ par mois. « Il nous faut au moins entre 75 000 $ et 100 000 $ par année pour garder le tout en vie », souligne Mme Boucher. Quelques locations de locaux et activités ponctuelles aident à boucler le budget, mais l’organisme reste largement dépendant de dons et d’efforts bénévoles.

À cela s’ajoute le poids de l’histoire. L’église, toujours en bon état à l’intérieur, demande néanmoins des travaux extérieurs. « À l’intérieur, c’est propre, c’est encore bien entretenu. À l’extérieur, il y a des choses à faire. Rien d’alarmant, mais tout de même », précise Mme Boucher. La fabrique continue d’y célébrer des messes toutes les deux semaines, même si l’église a été désacralisée.

En novembre 2024, le conseil d’administration avait envisagé de mettre le bâtiment en vente. Cette action avait permis de sensibiliser la population à sa valeur, et à la situation financière précaire de l’organisation qui en a fait l’acquisition pour le montant symbolique de 1 $. L’idée a finalement été abandonnée. « Le contrat avec l’agent immobilier se termine le 30 octobre et ne sera pas renouvelé », confirme Mme Boucher, qui croit toujours en un avenir collectif pour ce lieu central du village.

« Ce qu’on veut, c’est que l’église redevienne un point de ralliement, un lieu pour tout le monde : les jeunes, les familles, les aînés. Mais il faut que la population dise oui à ça. Seuls, on n’y arrivera pas. »

Le court sondage public sur l’avenir du Projet 222 est accessible en ligne. Tapez « sondage jardins du clocher » dans votre moteur de recherche.