Malgré la fermeture de plusieurs églises sur la Côte-du-Sud, plusieurs d’entre elles sont conservées et restaurées en raison de leur valeur patrimoniale. C’est le cas dans les paroisses qui bordent le Saint-Laurent.
L’église de Saint-Roch-des-Aulnaies est considérée comme exceptionnelle en raison de son architecture et de ses proportions. Si la première fut construite en 1724 et agrandie en 1773, en reprenant les caractéristiques du plan récollet, elle ne suffit pas à répondre aux besoins de la population de la paroisse toujours en croissance.
On devra en construire une autre et le projet se concrétise entre 1849 et 1853. La Fabrique s’adresse d’abord à Thomas Baillairgé, mais le plan qu’il propose se rapproche trop de la nouvelle église de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. On fait plutôt appel à Pierre Gauvreau, qui exerce alors à Québec comme entrepreneur, à titre d’architecte et d’ingénieur civil.
La construction du lieu de culte est confiée à Jean-Baptiste Hébert. Chose encore rare pour l’époque, et particulièrement dans notre région, le style retenu pour l’architecture de l’église de Saint-Roch-des-Aulnaies est le néogothique. En 1874, on lui ajoute un orgue construit par le facteur d’orgues Napoléon Déry et, l’année suivante, on passe commande à Sabas Thibault pour la réalisation de trois nouveaux autels, également dans le style néogothique.
L’église actuelle conserve plusieurs œuvres d’art qui avaient été commandées pour l’ancien temple. D’abord, l’important tableau qui accompagnait le maître-autel des Baillairgé (aujourd’hui conservé dans l’église de Sainte-Louise), La vision de saint Roch (1777), signé par le prêtre-artiste Jean-Antoine Aide-Créquy (1749-1780). On retrouve également deux compositions peintes par François Baillairgé (1759-1830) (il avait sculpté leur cadre) : La Présentation de la Vierge et Le Sacré-Cœur, et enfin quatre tableaux parmi les tout premiers signés par Joseph Légaré (1795-1855).
Du côté de la sculpture, une rare statue de Louis-Thomas Berlinguet (1790-1863), représentant le saint patron de la paroisse, est demeurée fièrement pendant quelque 160 ans sur le pignon de la façade de l’église. Descendue en 2015, elle est maintenant préservée à l’intérieur et fut remplacée par un Saint Roch sculpté par Benoi Deschênes de Saint-Jean-Port-Joli. Yves Hébert aimerait remercier l’historien de l’art Denis Castonguay pour avoir fourni des précisions sur l’architecture de cette église.